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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 885 —<br />

Le rusé compère regardait plus attentivement <strong>le</strong>s mains de<br />

ces personnes que t<strong>ou</strong>te autre chose.<br />

C'était ce qui paraissait <strong>le</strong> plus l'intéresser.<br />

La personne voilée qui était arrivée la dernière ne prononça<br />

pas une paro<strong>le</strong>, el<strong>le</strong> prit la main <strong>du</strong> nègre et y plaça un petit<br />

papier plié.<br />

Le Nubien croyant que c'était une <strong>le</strong>ttre haussa <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>s ;<br />

mais il reconnut bientôt sans d<strong>ou</strong>te au contact qu'il se trompait<br />

car son visage s'éclaira d'un s<strong>ou</strong>rire de cupidité et <strong>le</strong> petit papier<br />

disparut dans son g<strong>ou</strong>sset.<br />

C'était un bil<strong>le</strong>t de banque de mil<strong>le</strong> francs, et il n'avait jamais<br />

<strong>ou</strong> un p<strong>ou</strong>rboire aussi royal.<br />

Il s'inclina profondément et lui remit une carte sur <strong>le</strong> verso<br />

de laquel<strong>le</strong> se tr<strong>ou</strong>vait <strong>le</strong> chiffre 6.<br />

— Je suis donc la sixième ? fit à demi-voix la dame.<br />

<strong>Les</strong> autres personnes entendirent sans d<strong>ou</strong>te ces paro<strong>le</strong>s, car<br />

aussitôt el<strong>le</strong>s commencèrent à murmurer de dépit.<br />

Il n'y avait plus de cartes p<strong>ou</strong>r ce j<strong>ou</strong>r-là, il faudrait revenir<br />

<strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain.<br />

— <strong>Les</strong> cinq premiers numéros ont été distribués dans <strong>le</strong><br />

salon d'attente des messieurs, fit <strong>le</strong> nègre.<br />

Ce fut alors un concert de récriminations et de plaintes sans<br />

fin. A entendre ces femmes on aurait juré que <strong>le</strong> salut de <strong>le</strong>ur<br />

âme dépendait d'une entrevue avec l'Indien.<br />

Mais t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>urs supplications furent inuti<strong>le</strong>s.<br />

Le vieux Nubien ne se laissa pas sé<strong>du</strong>ire et rep<strong>ou</strong>ssa t<strong>ou</strong>tes<br />

<strong>le</strong>s mains p<strong>le</strong>ines d'or qui se tendaient vers lui.<br />

Le nombre six ne devait jamais être dépassé.<br />

Enfin, désolées, ces pauvres femmes <strong>du</strong>rent s'en ret<strong>ou</strong>rner,<br />

emportant avec el<strong>le</strong>s l'espérance d'être plus heureuses <strong>le</strong> premier<br />

j<strong>ou</strong>r de réception.<br />

N<strong>ou</strong>s devons dire que Sidi-Addar ne recevait |que deux fois<br />

par semaine.

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