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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 473 —<br />

mes ne suis-je pas sans cesse auprès de toi p<strong>ou</strong>r te pr<strong>ou</strong>ver<br />

que notre bonheur n'est pas une illusion?... Ce qui est un songe<br />

c'est <strong>le</strong> passé, et n<strong>ou</strong>s devons chasser ce s<strong>ou</strong>venir de notre mé­<br />

moire.<br />

— Non, non, reprit Joseph en s<strong>ou</strong>riant tristement, je ne<br />

veux jamais l'<strong>ou</strong>blier !<br />

— P<strong>ou</strong>rquoi pas? demanda Miche<strong>le</strong>tte avec chagrin.<br />

— Tu <strong>le</strong> demandes?... Faudrait-il aussi que j'<strong>ou</strong>blie la d<strong>ou</strong>ce<br />

image qui me suivait sans cesse, la créature angélique qui fut<br />

ma consolation et <strong>le</strong> baume de mes b<strong>le</strong>ssures ; p<strong>ou</strong>rrais-je<br />

<strong>ou</strong>blier que ma Miche<strong>le</strong>tte aimée m'a suivi de Bicêtre à T<strong>ou</strong>lon<br />

p<strong>ou</strong>r être auprès de moi et p<strong>ou</strong>r m'aider à supporter mon<br />

malheur?<br />

— N<strong>ou</strong>s devons bénir la Providence, reprit la jeune femme<br />

el<strong>le</strong> n<strong>ou</strong>s a tirés de la plus profonde misère p<strong>ou</strong>r n<strong>ou</strong>s rendre<br />

heureux.<br />

— Oui, s'écria Joseph, n<strong>ou</strong>s devons bénir la Providence,<br />

ainsi que <strong>le</strong>s nob<strong>le</strong>s cœurs qu'el<strong>le</strong> a choisis p<strong>ou</strong>r être ses ins­<br />

truments et sans <strong>le</strong>squels nos s<strong>ou</strong>ffrances n'auraient peut-être<br />

jamais eu de fin.<br />

— Oui, monsieur et madame Michaud ! répondit Miche<strong>le</strong>tte,<br />

je ne demande au ciel que de m'envoyer une occasion où je<br />

puisse <strong>le</strong>ur pr<strong>ou</strong>ver ma reconnaissance, à eux, ainsi qu'à cel<strong>le</strong><br />

que j'appel<strong>le</strong> auj<strong>ou</strong>rd'hui ma soeur bien-aimée et qui fut p<strong>ou</strong>r<br />

moi la plus généreuse protectrice !<br />

A quelques pas de là <strong>le</strong> même hymne d'am<strong>ou</strong>r et de bon<br />

heur s'é<strong>le</strong>vait des lèvres de Maurice et de Lucienne.<br />

Eux aussi avaient eu un pénib<strong>le</strong> sentier à parc<strong>ou</strong>rir avant de<br />

p<strong>ou</strong>voir j<strong>ou</strong>ir de <strong>le</strong>ur félicité actuel<strong>le</strong>!<br />

Au b<strong>ou</strong>t d'un moment un troisième c<strong>ou</strong>p<strong>le</strong> vint se joindre<br />

aux deux autres, c'était monsieur Michaud et sa femme ; ils<br />

avaient, de <strong>le</strong>ur côté, traversé un moment de d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur et de<br />

peines, et <strong>le</strong> repos <strong>le</strong>ur avait été ren<strong>du</strong> par <strong>le</strong> stratagème ima-<br />

giné par <strong>le</strong> papa Fichet. <strong>Les</strong> s<strong>ou</strong>pçons <strong>du</strong> négociant avaient

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