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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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sav<strong>ou</strong>rer un verre de vieux B<strong>ou</strong>rgogne lorsque la sonnette de<br />

la porte d'entrée se fit entendre.<br />

_ Grand Dieu!... s'écria la vieil<strong>le</strong> Ursu<strong>le</strong>, qui peut donc ve­<br />

nir à pareil<strong>le</strong> heure ?<br />

— Il y a un moyen bien simp<strong>le</strong> de <strong>le</strong> savoir, fit <strong>le</strong> papa Fi­<br />

chet tu n'as qu'à demander qui est là.<br />

Ursu<strong>le</strong> prit une lumière, alla <strong>ou</strong>vrir <strong>le</strong> petit judas pratiqué à<br />

la porte d'entrée et demanda d'une voix ferme :<br />

_ Qui est là ?<br />

— Je suis un pauvre diab<strong>le</strong> de coiffeur de la rue Sainte-<br />

Catherine et je v<strong>ou</strong>drais par<strong>le</strong>r à monsieur Fichet à qui j'ai des<br />

choses très-importantes à confier.<br />

— Montre ta figure ! fit <strong>le</strong> vieillard qui avait suivi sa ser­<br />

vante.<br />

La vieil<strong>le</strong> Ursu<strong>le</strong> dirigea <strong>le</strong>s rayons de sa lampe sur <strong>le</strong> vi­<br />

sage de l'inconnu et <strong>le</strong> papa Fichet crût p<strong>ou</strong>voir <strong>le</strong> faire entrer.<br />

L'aspect de cet homme était singulier, il portait une culotte<br />

de drap grisâtre et un habit b<strong>le</strong>u foncé garni de b<strong>ou</strong>tons de<br />

métal, t<strong>ou</strong>t l'habil<strong>le</strong>ment portait des traces évidentes de sa pro­<br />

fession, c'est-à-dire de nombreuses taches graisseuses. Sa che­<br />

velure était abondante et imprégnée d'une pommade dont <strong>le</strong><br />

parfum rance se répandit bientôt dans l'appartement. Sa phy­<br />

sionomie respirait cette fatuité, cette présomption qui semb<strong>le</strong><br />

l'apanage des Gascons, surt<strong>ou</strong>t des Gascons qui sont en même<br />

temps coiffeurs.<br />

— 247 —<br />

— Comment v<strong>ou</strong>s nommez-v<strong>ou</strong>s ? demanda <strong>le</strong> vieux Fichet<br />

eu examinant <strong>le</strong> n<strong>ou</strong>veau venu d'un œil scrutateur.<br />

Le coiffeur répondit en chantant d'une voix de fausset :<br />

« Je suis chanteur.... »<br />

c'est-à dire, non. reprit-il de sa voix naturel<strong>le</strong>, je me nomme<br />

Barig<strong>ou</strong>l, et je suis un modeste coiffeur, comme j'ai eu l'avantage<br />

de v<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> dire.

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