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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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ses yeux petits et vifs lui donnaient quelque ressemblance<br />

avec ce sauvage animal.<br />

Un hasard fatal avait donné p<strong>ou</strong>r compagnon de chaîne à<br />

cette brute un jeune homme qui était depuis peu arrivé de<br />

Paris et qui était devenu <strong>le</strong> s<strong>ou</strong>ffre-d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur <strong>du</strong> Sanglier, qui<br />

s'en servait comme d'un esclave, <strong>le</strong> battait cruel<strong>le</strong>ment sans<br />

raison et red<strong>ou</strong>blait ses mauvais traitements quand <strong>le</strong> malheureux<br />

jeune homme, p<strong>ou</strong>ssé à b<strong>ou</strong>t, perdait patience et conjurait<br />

<strong>le</strong>s gardes <strong>ou</strong> un des employés supérieurs de ne pas aggraver<br />

encore la peine à laquel<strong>le</strong> il avait été <strong>condamné</strong> en <strong>le</strong> laissant<br />

au p<strong>ou</strong>voir de son b<strong>ou</strong>rreau.<br />

A plusieurs reprises, <strong>le</strong>s plaintes <strong>du</strong> « Parisien » avaient valu<br />

la bastonnade au Sanglier ; néanmoins, ses demandes réitérées<br />

d'en être séparé n'avaient pu être exaucées, parce qu'il ne<br />

s'était tr<strong>ou</strong>vé aucun autre forçat désireux de prendre sa place,<br />

et il devait, de cette manière, rester où <strong>le</strong> sort l'avait placé.<br />

Il est inuti<strong>le</strong> de dire que chaque fois que <strong>le</strong> Sanglier<br />

avait reçu la bastonnade par suite d'une plainte <strong>ou</strong> d'une<br />

réclamation <strong>du</strong> Parisien, il s'était vengé sur ce dernier par<br />

un red<strong>ou</strong>b<strong>le</strong>ment de mauvais traitements, de sorte que <strong>le</strong><br />

pauvre diab<strong>le</strong>, déc<strong>ou</strong>ragé et persuadé qu'il ne p<strong>ou</strong>rrait jamais<br />

exciter la pitié de son b<strong>ou</strong>rreau <strong>ou</strong> des gardiens, avait commencé<br />

à maigrir et à dépérir à vue d'œil; il était à prévoir<br />

qu'il ne tarderait pas à être transporté à l'hôpital <strong>du</strong> <strong>bagne</strong><br />

p<strong>ou</strong>r n'en plus sortir.<br />

Un j<strong>ou</strong>r qu'un des inspecteurs se tr<strong>ou</strong>vait dans l'arsenal<br />

au moment <strong>du</strong> repos des galériens (c'était peu de temps après<br />

l'arrivée de <strong>Blondel</strong>), celui-ci se <strong>le</strong>va, alla à la rencontre de<br />

l'inspecteur, à qui il demanda un moment d'entretien.<br />

— Que veux-tu ? lit l'inspecteur.<br />

— Je désire que l'on m'accorde une faveur, répondit <strong>Blondel</strong>.<br />

— As-tu fait quelque chose p<strong>ou</strong>r la mériter?<br />

— Non ; mais quand v<strong>ou</strong>s saurez en quoi cette faveur con-<br />

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