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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 1006 —<br />

Amélie aj<strong>ou</strong>tait que p<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>voir conserver sa liberté p<strong>le</strong>ine<br />

et entière, el<strong>le</strong> avait changé de nom de famil<strong>le</strong>.<br />

El<strong>le</strong> terminait en demandant sur un ton légèrement impé­<br />

rieux qu'on la laissât tranquil<strong>le</strong> et qu'on n'essayât pas de faire<br />

aucune recherche à son égard, atten<strong>du</strong> que sa résolution était<br />

formel<strong>le</strong>ment arrêtée et qu'el<strong>le</strong> n'entendait pas être t<strong>ou</strong>rmentée<br />

par sa famil<strong>le</strong>.<br />

« Une artiste doit être entièrement indépendante, écrivait<br />

Amélie en finissant sa <strong>le</strong>ttre; la plus complète liberté lui est<br />

indispensab<strong>le</strong> p<strong>ou</strong>r p<strong>ou</strong>voir réussir et <strong>le</strong> fardeau d'une t mère i<br />

<strong>ou</strong> d'une « tante » ne peut que l'empêcher de s'é<strong>le</strong>ver et d'ac­<br />

quérir de la gloire, ce qui est <strong>le</strong> but que je me propose. »<br />

Madame Godineau versa des larmes amères sur cette enfant<br />

qui lui avait causé tant de s<strong>ou</strong>cis et qui la considérait mainte­<br />

nant comme un « fardeau » ; monsieur Godineau jurait à faire<br />

tremb<strong>le</strong>r la maison, tandis que Paul riait s<strong>ou</strong>s cape; c'était lui<br />

qui, d'accord avec Hubertin, avait arrangé t<strong>ou</strong>te l'affaire p<strong>ou</strong>r<br />

laquel<strong>le</strong> il avait empoché une jolie commission.<br />

<strong>Les</strong> parents d'Amélie, intimidés par <strong>le</strong> ton de sa <strong>le</strong>ttre, n'osè­<br />

rent faire aucune démarche p<strong>ou</strong>r la retr<strong>ou</strong>ver.<br />

Le négociant surt<strong>ou</strong>t craignait de voir revenir sa fil<strong>le</strong> dont <strong>le</strong><br />

ret<strong>ou</strong>r ne p<strong>ou</strong>vait qu'être préjudiciab<strong>le</strong> à sa caisse encore plus<br />

qu'aux nerfs sensib<strong>le</strong> de sa femme.<br />

Amélie avait maintenant atteint son but.<br />

El<strong>le</strong> avait été engagée comme première am<strong>ou</strong>reuse p<strong>ou</strong>r <strong>le</strong><br />

théâtre de T<strong>ou</strong>rs s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> nom de Rose Elvedy.<br />

Ses appointements étaient fort raisonnab<strong>le</strong>s et el<strong>le</strong> se voyait<br />

ent<strong>ou</strong>rée d'a<strong>du</strong>lateurs.<br />

Quant à ses parents, à son mari, t<strong>ou</strong>t cela avait compléte­<br />

ment disparu de sa pensée.<br />

Cependant son mari devait encore une fois lui procurer une<br />

surprise.<br />

Un j<strong>ou</strong>r el<strong>le</strong> reçut de son frère un télégramme ainsi conçu:<br />

« Mes compliments, Croze suicidé, tu es libre. »

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