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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 472 —<br />

Ce c<strong>ou</strong>p-d'œil n<strong>ou</strong>s amène à la villa de Monsieur Michaud.<br />

Cinq années se sont éc<strong>ou</strong>lées depuis <strong>le</strong>s événements que n<strong>ou</strong>s<br />

avons racontés dans <strong>le</strong> vingt-quatrième chapitre de ce récit,<br />

depuis l'arrestation de Précigny et la disparition de <strong>Blondel</strong>.<br />

C'est la fin de la j<strong>ou</strong>rnée. Deux c<strong>ou</strong>p<strong>le</strong>s se promènent <strong>le</strong>nte­<br />

ment dans une allée ombreuse ; ces deux c<strong>ou</strong>p<strong>le</strong>s n<strong>ou</strong>s sont<br />

déjà connus, ce sont Maurice et Lucienne, Joseph et Miche-<br />

<strong>le</strong>tte.<br />

Joseph est encore pâ<strong>le</strong>, et sa figure porte encore une expres­<br />

sion de tristesse que lui ont laissée <strong>le</strong>s s<strong>ou</strong>ffrances qu'il a en<strong>du</strong>­<br />

rées au <strong>bagne</strong>, cependant Miche<strong>le</strong>tte sait dissiper ce nuage, el<strong>le</strong><br />

par<strong>le</strong> des joies <strong>du</strong> présent et de l'avenir.<br />

Et, en effet, <strong>le</strong> présent et l'avenir <strong>le</strong>ur s<strong>ou</strong>rient.<br />

Monsieur Michaud était profondément attristé de la part in­<br />

volontaire qu'il avait pris au malheur de Joseph, et il ne croyait<br />

jamais p<strong>ou</strong>voir s'acquitter de la dette qu'il avait contractée<br />

envers <strong>le</strong> pauvre jeune homme ; comme il n'avait pas d'enfant<br />

et p<strong>ou</strong>vait, par conséquent, librement disposer de sa fortune, il<br />

avait adopté Joseph comme son fils, lui avait donné Miche<strong>le</strong>tte<br />

p<strong>ou</strong>r femme, et, v<strong>ou</strong>lant se reposer de sa longue carrière com­<br />

mercia<strong>le</strong>, il avait associé <strong>le</strong> jeune homme et Paul Mercier et<br />

<strong>le</strong>ur avait remis sa maison de commerce.<br />

N<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>vons donc Joseph, hier encore sur <strong>le</strong>s derniers<br />

degrés de l'échel<strong>le</strong> socia<strong>le</strong>, occupant auj<strong>ou</strong>rd'hui une position<br />

honorab<strong>le</strong> et enviée, et j<strong>ou</strong>issant d'une profonde félicité.<br />

— Miche<strong>le</strong>tte 1 disait-il au moment où n<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> retr<strong>ou</strong>vons;<br />

une pensée horrib<strong>le</strong> se présente à mon esprit chaque matin, au<br />

moment où je me réveil<strong>le</strong>!... Il me semb<strong>le</strong> t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs avoir fait<br />

un beau rêve et je n'ose pas <strong>ou</strong>vrir <strong>le</strong>s yeux dans la crainte de<br />

me retr<strong>ou</strong>ver sur ma misérab<strong>le</strong> c<strong>ou</strong>che, je crains de faire un<br />

m<strong>ou</strong>vement, tant il me semb<strong>le</strong> que ma chaîne va faire enten­<br />

dre son hideux cliquetis... Oh!... mon Dieu!... quels s<strong>ou</strong>ve­<br />

nirs!...<br />

— Mais, répondit Miche<strong>le</strong>tte en s<strong>ou</strong>riant à travers ses lar-

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