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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 121 —<br />

demeure <strong>du</strong> brave homme que n<strong>ou</strong>s avons vu, au commencement<br />

de cette histoire, tomber s<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> c<strong>ou</strong>teau d'Eugène<br />

Salviat.<br />

L'habitation de monsieur Michaud se composait d'une maison<br />

et d'un petit pavillon dont la façade, c<strong>ou</strong>verte de plantes grimpantes,<br />

annonçait <strong>le</strong>s goûts modestes d'une vie paisib<strong>le</strong> ; un<br />

petit jardin <strong>le</strong> séparait <strong>du</strong> corps de logis principal, et <strong>le</strong>s f<strong>le</strong>urs<br />

que l'on voyait temoignaient des soins dont ce coin de terre<br />

était l'Objet.<br />

Dans la maison se tr<strong>ou</strong>vaient <strong>le</strong> bureau et <strong>le</strong> magasin, une<br />

vingtaine d'employés de t<strong>ou</strong>te sorte allaient et venaient d'un<br />

air effairé : <strong>le</strong> travail ne manquait pas et deux hommes donnaient<br />

à t<strong>ou</strong>t ce monde l'exemp<strong>le</strong> de l'activité. Ces deux<br />

hommes étaient monsieur Michaud et Paul Mercier.<br />

Au moment où n<strong>ou</strong>s pénétrons dans cette enceinte, n<strong>ou</strong>s<br />

tr<strong>ou</strong>vons monsieur Michaud assis dans <strong>le</strong> petit jardin, à l'ombre<br />

d'un acacia dont <strong>le</strong>s grapqes odorantes remplissent l'atmosphère<br />

de <strong>le</strong>ur parfum.<br />

Trois personnes sont à ses côtés, ce sont Psul Mercier,<br />

madame Michaud et Lucienne Lardillon.<br />

Madame Michaud était une femme d'environ trente-cinq<br />

ans, qui avait conservé t<strong>ou</strong>te la fraîcheur de la jeunesse.<br />

Cette femme avait jusqu'alors mené une vie tranquil<strong>le</strong> et<br />

paraissait avoir j<strong>ou</strong>i d'une paix sans mélange, mais depuis<br />

quelque temps un événement mystérieux était venu tr<strong>ou</strong>b<strong>le</strong>r<br />

ce calme profond; <strong>le</strong> s<strong>ou</strong>rire avait disparu de ses lèvres,<br />

une angoisse secrète donnait à son regard une expression indicib<strong>le</strong>,<br />

el<strong>le</strong> s<strong>ou</strong>pirait sans cause apparente et cherchait constamment<br />

la s<strong>ou</strong>litude.<br />

Cet état ne p<strong>ou</strong>vait échapper à son ép<strong>ou</strong>x. Cependant, cet<br />

homme, qui était la probité et la droiture même, n'eut pas un<br />

instant la pensée de s<strong>ou</strong>mettre sa femme à une épreue quelconque,<br />

il attribua cela à une cause passagère et ne s'en inquiéta<br />

pas davantage.

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