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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 1074 —<br />

vail<strong>le</strong>r <strong>du</strong> matin au soir p<strong>ou</strong>r gagner de quoi vivre fruga<strong>le</strong>ment<br />

ne peut pas se payer une toi<strong>le</strong>tte de bal.<br />

Il y a autre chose encore ; <strong>le</strong>s robes de bal sont généra<strong>le</strong>­<br />

ment faites d'un étoffe légère et peu résistante, et comme <strong>le</strong>s<br />

danseuses de Mabil<strong>le</strong> n'y viennent généra<strong>le</strong>ment qu'avec une<br />

toi<strong>le</strong>tte l<strong>ou</strong>ée, el<strong>le</strong>s sont responsab<strong>le</strong>s des accrocs et des taches<br />

qui p<strong>ou</strong>rraient se pro<strong>du</strong>re à <strong>le</strong>ur toi<strong>le</strong>tte.<br />

N<strong>ou</strong>s disons que cette toi<strong>le</strong>tte est l<strong>ou</strong>ée, c'est la vérité, et<br />

non-seu<strong>le</strong>ment la robe, mais la mantil<strong>le</strong>, <strong>le</strong> chapeau, <strong>le</strong>s bij<strong>ou</strong>x,<br />

et quelquefois jusqu'à la chemise et aux bas, sont aussi l<strong>ou</strong>és<br />

à ces jeunes fil<strong>le</strong>s par de vieil<strong>le</strong>s femmes marchandes à la toi­<br />

<strong>le</strong>tte et faisant un peu de t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s métiers, qui abusent de la<br />

pauvreté des danseuses.<br />

El<strong>le</strong>s <strong>le</strong>ur l<strong>ou</strong>ent un costume p<strong>ou</strong>r une nuit et <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain<br />

se font payer chèrement.<br />

Il allait être dix heures quand <strong>le</strong> comte de St-Etienne, la com­<br />

tesse et <strong>le</strong> baron Kel<strong>le</strong>rmann firent <strong>le</strong>ur entrée à Mabil<strong>le</strong> par la<br />

grande porte inondée de lumière.<br />

L'orchestre lançait ses accords <strong>le</strong>s plus entraînants et une<br />

f<strong>ou</strong><strong>le</strong> joyeuse se répandait dans <strong>le</strong>s allées <strong>du</strong> jardin au fond <strong>du</strong>quel<br />

se tr<strong>ou</strong>vaient des massifs formant des pavillons de ver<strong>du</strong>re<br />

qui abritaient des bancs, où <strong>le</strong>s am<strong>ou</strong>reux allaient chercher<br />

la solitude et <strong>le</strong> tête-à-tête.<br />

Quand <strong>le</strong> comte eut promené <strong>le</strong> baron al<strong>le</strong>mand dans t<strong>ou</strong>tes<br />

<strong>le</strong>s parties de l'établissement et lui en eut montré t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s<br />

détails, il rentra dans la sal<strong>le</strong> <strong>du</strong> restaurant et proposa un verre<br />

de punch sur la terrasse.<br />

— Le jardin est charmant, dit la comtesse à son mari, l'air<br />

est frais et je désirerais rester encore un peu au dehors.<br />

— Comme tu v<strong>ou</strong>dras, répondit affectueusement <strong>le</strong> comte,<br />

baron, v<strong>ou</strong><strong>le</strong>z-v<strong>ou</strong>s avoir l'obligeance d'accompagner la com­<br />

tesse ? Je vois là-bas un employé <strong>du</strong> ministère, avec <strong>le</strong>quel je<br />

v<strong>ou</strong>drais avoir un moment d'entretien..... si v<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong><strong>le</strong>z bien<br />

<strong>le</strong> permettre, aj<strong>ou</strong>ta-t-il avec la politesse acquise d'un c<strong>ou</strong>rtisan.

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