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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 57 —<br />

Mais, à peine arrivé vers M. Michaud, Joseph en se baissant<br />

vit immédiatement que ce dernier était b<strong>le</strong>ssé, la lune<br />

qui venait de se dégager d'un nuage éclairait <strong>le</strong> chemin et<br />

l'on p<strong>ou</strong>vait faci<strong>le</strong>ment distinguer <strong>le</strong> sang qui c<strong>ou</strong>lait de la<br />

b<strong>le</strong>ssure et allait r<strong>ou</strong>gir la terre.<br />

Pétrifié par ce spectac<strong>le</strong>, Joseph qui, au premier moment,<br />

ne put penser à un crime, resta sans voix et sans m<strong>ou</strong>vement<br />

auprès de son parrain.<br />

Il venait de <strong>le</strong> voir arriver, il l'avait aperçu venir de loin,<br />

il ne l'avait presque pas per<strong>du</strong> de vue et il <strong>le</strong> tr<strong>ou</strong>vait à terre,<br />

b<strong>le</strong>ssé mortel<strong>le</strong>ment.<br />

Puis il tomba à gen<strong>ou</strong>x auprès <strong>du</strong> b<strong>le</strong>ssé en p<strong>ou</strong>ssant une<br />

exclamation désespérée et en cherchant à <strong>le</strong> ranimer, à arrêter<br />

<strong>le</strong> sang.<br />

C'était un spectac<strong>le</strong> ém<strong>ou</strong>vant.<br />

Le jeune homme p<strong>le</strong>urait, il appelait son parrain d'une<br />

voix désolée et entrec<strong>ou</strong>pée de sanglots, <strong>le</strong> questionnait sans<br />

p<strong>ou</strong>voir obtenir d'autre réponse que quelques sons inarticulés;<br />

il l'avait s<strong>ou</strong><strong>le</strong>vé dans ses bras et faisait des efforts p<strong>ou</strong>r<br />

<strong>le</strong> faire tenir deb<strong>ou</strong>t, mais en vain; t<strong>ou</strong>t à c<strong>ou</strong>p M. Michaud,<br />

p<strong>ou</strong>ssant un cri rauque et s'agitant convulsivement, laissa<br />

sa tête retomber sur sa poitrine, comme s'il avait cessé de<br />

vivre.<br />

Décrire la d<strong>ou</strong><strong>le</strong>ur et <strong>le</strong> désespoir de Joseph serait impossib<strong>le</strong>;<br />

il était retombé à gen<strong>ou</strong>x, s'arrachait <strong>le</strong>s cheveux et<br />

appelait au sec<strong>ou</strong>rs d'une voix déchirante.<br />

S<strong>ou</strong>dain, il entendit t<strong>ou</strong>t près de là une voix qui disait :<br />

— Ne v<strong>ou</strong>s l'avais-je pas dit?.... Le meurtre, l'assassinat,<br />

tels sont <strong>le</strong>s usages de ce pays.<br />

Joseph re<strong>le</strong>va vivement la tête <strong>du</strong> côté d'où venait la personne<br />

qui avait parlé et vit <strong>le</strong>s deux gendarmes.<br />

Il se re<strong>le</strong>va vivement et s'élança à <strong>le</strong>ur rencontre, <strong>le</strong>s mains<br />

ten<strong>du</strong>es d'un air suppliant, en s'écriant :<br />

— Ah ! je v<strong>ou</strong>s en prie ! venez à mon aide ! Tenez, voici

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