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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 318 —<br />

— Ouvre, Roquet, si tu ne veux pas que je mette <strong>le</strong> feu<br />

à ta baraque!<br />

Au b<strong>ou</strong>t d'un moment on entendit un bruit de verr<strong>ou</strong>s et<br />

de serrures, puis la porte s'<strong>ou</strong>vrit.<br />

Mathurine pénétra résolument dans la hutte tandis que ma­<br />

dame Cormier la suivait en hésitant.<br />

La vieil<strong>le</strong> femme s'avança jusque vers la tab<strong>le</strong> sur laquel<strong>le</strong><br />

brûlait une mauvaise chandel<strong>le</strong> de suif, puis prenant <strong>le</strong> bras<br />

de Cé<strong>le</strong>ste el<strong>le</strong> lui dit :<br />

— Regarde-moi, Roquet... me reconnais-tu?<br />

— La Salviat!... fit Cé<strong>le</strong>ste stupéfaite.<br />

— Oui, reprit Mathurine d'une voix s<strong>ou</strong>rde; c'est bien moi,<br />

Mathurine Salviat, la femme de Jérome Salviat que tu v<strong>ou</strong>lais<br />

p<strong>ou</strong>r mari au temps où n<strong>ou</strong>s étions jeunes et où nos habitions<br />

Saint-Georges t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s deux, et que tu as dénoncé plus tard<br />

p<strong>ou</strong>r te venger de ce qu'il m'avait préférée à toi!.. Je fis alors<br />

<strong>le</strong> serment de me venger à mon t<strong>ou</strong>r, et <strong>le</strong> moment est venu<br />

de tenir mon serment si tu refuses ce que je veux te demander.<br />

— Vraiment! fit d'un air ironique Cé<strong>le</strong>ste. Crois-tu donc me<br />

faire peur parce que v<strong>ou</strong>s êtes deux? Tu ne me connais pas,<br />

Mathurine, et tu ne sais pas à qui tu as affaire!<br />

Puis el<strong>le</strong> aj<strong>ou</strong>ta d'un air menaçant et en prenant par <strong>le</strong><br />

g<strong>ou</strong>lot une b<strong>ou</strong>teil<strong>le</strong> à demi p<strong>le</strong>ine qui se tr<strong>ou</strong>vait sur la<br />

tab<strong>le</strong> :<br />

— Essaie un peu!<br />

— C'est ce que je ferai, répondit Mathurine, si tu ne fais pas<br />

ce que je vais te dire.<br />

Et en parlant el<strong>le</strong> avait tiré de sa poche un c<strong>ou</strong>teau à lon­<br />

gue lame qui était t<strong>ou</strong>t <strong>ou</strong>vert.<br />

<strong>Les</strong> deux mégères se considérèrent un moment sans pro­<br />

noncer une paro<strong>le</strong><br />

Puis Mathurine reprit:<br />

— Voyons, finissons-en!... Il y a ici un jeune homme que<br />

tu retiens prisonnier!... Il n<strong>ou</strong>s <strong>le</strong> faut, mort <strong>ou</strong> vivant.

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