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Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

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— 863 —<br />

D'un sty<strong>le</strong> sévère, el<strong>le</strong> était précédée d'une c<strong>ou</strong>r ent<strong>ou</strong>rée<br />

de hauts murs à laquel<strong>le</strong> une gril<strong>le</strong> monumenta<strong>le</strong> donnait<br />

accès.<br />

Le comte de St-Etienne était, à l'époque où se passaient <strong>le</strong>s<br />

faits que n<strong>ou</strong>s racontons, un personnage très influent, très<br />

craint, et il occupait une position qui lui faisait bien des<br />

envieux.<br />

La comtesse était jeune, bel<strong>le</strong>, riche; adorée de son mari el<strong>le</strong><br />

était t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs escortée d'un essaim d'admirateurs et el<strong>le</strong> excitait<br />

la jal<strong>ou</strong>sie de t<strong>ou</strong>tes ses amies.<br />

Le comte était président <strong>du</strong> célèbre « cabinet noir » dont il<br />

avait été un des fondateurs, et qui j<strong>ou</strong>issait d'une célébrité sinistre<br />

à cette époque de l'empire où l'espionnage avait passé à<br />

l'état d'institution.<br />

Le comte avait ses grandes et petites entrées aux Tui<strong>le</strong>ries<br />

ainsi que dans <strong>le</strong>s salons de la princesse Mathilde ; il vivait<br />

dans l'intimité des ministres, en un mot, il était lié avec t<strong>ou</strong>t ce<br />

qu'il y avait de grand et de puissant à Paris.<br />

L'éclat d'une position semblab<strong>le</strong> retombait naturel<strong>le</strong>meut sur<br />

la comtesse, d'autant plus qu'on lui attribuait, à tort <strong>ou</strong> à<br />

raison, une grande influence sur <strong>le</strong> comte son ép<strong>ou</strong>x, dont el<strong>le</strong><br />

était aimée jusqu'à l'idôlâtrie.<br />

En effet, <strong>le</strong> comte lui témoignait t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs une tendresse, une<br />

prévenance affectueuse qui faisait croire à t<strong>ou</strong>t <strong>le</strong> monde qu'il<br />

n'y avait pas au monde de femme aussi heureuse que la<br />

comtesse.<br />

L'était-el<strong>le</strong> réel<strong>le</strong>ment ?<br />

Ce que n<strong>ou</strong>s allons raconter sera la réponse à cette question.<br />

La comtesse venait de se <strong>le</strong>ver et sa femme de chambre était<br />

occupée à l'habil<strong>le</strong>r.<br />

De petite tail<strong>le</strong>, mais admirab<strong>le</strong>ment proportionnée de formes,<br />

c'était une t<strong>ou</strong>te gracieuse apparition.<br />

Une opu<strong>le</strong>nte chevelure, noire comme <strong>le</strong> jais, retombait sur

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