19.05.2013 Views

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 1238 —<br />

nique, ce que n<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lons?.... n<strong>ou</strong>s v<strong>ou</strong>lons v<strong>ou</strong>s faire faire<br />

un brin de toi<strong>le</strong>tte.<br />

Et avant qu'Arthur eût deviné ce que cet homme v<strong>ou</strong>lait<br />

dire ses vêtements lui étaient en<strong>le</strong>vés ; ensuite on lui montra<br />

sur un banc <strong>le</strong> costume <strong>du</strong> <strong>bagne</strong> en lui intimant [l'ordre de<br />

l'endosser.<br />

On peut juger ce qu'épr<strong>ou</strong>va ce jeune homme élégant qui,<br />

à peine trois fois vingt quatre heures auparavant, se rengorgeait<br />

en se voyant nommé au poste éminent de secrétaire intime de<br />

l'Empereur, et qui maintenant, se voyait forcé de revêtir l'uni­<br />

forme honteux des galériens.<br />

Puis <strong>le</strong> second de ces deux hommes ayant tiré de sa poche<br />

une paire de ciseaux, il se mit en devoir de faire tomber <strong>le</strong>s<br />

b<strong>ou</strong>c<strong>le</strong>s luxuriantes de la chevelure parfumée d'Alfred; de<br />

sorte qu'au b<strong>ou</strong>t d'un quart d'heure rien ne <strong>le</strong> distinguait plus<br />

des autres forçats.<br />

Et, cependant il ne v<strong>ou</strong>lait pas éc<strong>ou</strong>ter la voix de sa conscience<br />

qui lui reprochait son passé, <strong>le</strong> meurtre de la jeune femme<br />

de chambre de Rose Elvédy. la manière criminel<strong>le</strong> dont-il<br />

s'était con<strong>du</strong>it à l'égard de cette dernière, etc. Sa seu<strong>le</strong> pensée<br />

était un sentiment de haine et de rage contre Fiordi qu'il s<strong>ou</strong>p­<br />

çonnait d'être l'auteur de son arrestation.<br />

Il épr<strong>ou</strong>va une sensation de dégoût en voyant <strong>le</strong>s vêtements<br />

qui lui étaient destinés et qui avaient déjà été portés par<br />

d'autres forçats, à en juger par la c<strong>ou</strong>che de crasse graisseuse<br />

dont ils étaient garnis à certains endroits.<br />

Quand ce que <strong>le</strong>s gardiens avaient facétieusement appelé « la<br />

toi<strong>le</strong>tte » fut terminé, un gendarme revint et fit entendre un<br />

second et formidab<strong>le</strong>: « en r<strong>ou</strong>te! »<br />

On con<strong>du</strong>isit <strong>le</strong> n<strong>ou</strong>vel arrivant dans un local qui avait<br />

beauc<strong>ou</strong>p d'analogie avec une étab<strong>le</strong>. Dans un coin se tr<strong>ou</strong>vait<br />

une paillasse aplatie et d'une sa<strong>le</strong>té rep<strong>ou</strong>ssante, auprès se<br />

tr<strong>ou</strong>vait une c<strong>ou</strong>verture mince et râpée d'un aspect non-moins<br />

sordide.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!