19.05.2013 Views

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— 88 —<br />

soit par <strong>le</strong> genre de vie de ceux qui composaient sa clientè<strong>le</strong><br />

habituel<strong>le</strong>.<br />

C'est là qu'on p<strong>ou</strong>vait chaque nuit rencontrer ces indivi<strong>du</strong>s<br />

dont l'existence d<strong>ou</strong>teuse est une énigme, ces personnages<br />

qui ne tr<strong>ou</strong>vent à exercer <strong>le</strong>urs ta<strong>le</strong>nts équivoques que<br />

dans la classe interlope qui fréquente <strong>le</strong>s établissements mal<br />

famés.<br />

Dans ce cloaque se tr<strong>ou</strong>vaient représentées t<strong>ou</strong>tes <strong>le</strong>s in<strong>du</strong>stries<br />

qui sont la spécialité de cette classe, depuis <strong>le</strong> faux<br />

chiffonnier jusqu'au bohémien marchand de ferblanterie et<br />

<strong>le</strong> marchand de peaux de lapins.<br />

On y tr<strong>ou</strong>vait éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> marchand de vieux habits, <strong>le</strong><br />

j<strong>ou</strong>eur d'orgue de Barbarie, des montreurs de singes et<br />

d'<strong>ou</strong>rs, des soi-disant marchandes à la toi<strong>le</strong>tte, des escrocs,<br />

des rece<strong>le</strong>urs, des anciennes lorettes auxquel<strong>le</strong>s l'âge ne<br />

permettait plus d'exercer <strong>le</strong>ur métier primitif et qui s'en<br />

dédommageaient en se faisant entremetteuses, des repris de<br />

justice en quête d'un c<strong>ou</strong>p à faire; en un mot, on p<strong>ou</strong>vait<br />

y rencontrer des êtres de t<strong>ou</strong>te espèce, même des braves<br />

gens !<br />

Ce quartier n'existe plus auj<strong>ou</strong>rd'hui, et demain qui se<br />

s<strong>ou</strong>viendra qu'il ait jamais existé?<br />

C'était un lundi soir; la grande sal<strong>le</strong> <strong>du</strong> Cruchon était presque<br />

p<strong>le</strong>ine de monde, lorsque la porte s'<strong>ou</strong>vrit et donna passage<br />

à un n<strong>ou</strong>veau client.<br />

C'était un homme d'environ vingt-cinq ans; il portait une<br />

bl<strong>ou</strong>se b<strong>le</strong>ue avec un pantalon de drap gris et avait sur la<br />

tête une casquette dont la visière à moitié déc<strong>ou</strong>sue lui c<strong>ou</strong>vrait<br />

<strong>le</strong>s yeux; aut<strong>ou</strong>r de son c<strong>ou</strong> était enr<strong>ou</strong>lée comme une<br />

corde une vieil<strong>le</strong> cravate de soie noire.<br />

Une m<strong>ou</strong>stache noire rec<strong>ou</strong>vrait sa lèvre supérieure, et ses<br />

cheveux étaient pommadés et lissés avec un soin t<strong>ou</strong>t particulier.<br />

Sa physionomie trahissait une de ces natures paresseuses,<br />

indifférentes, que la plus grande adversité ne peut ém<strong>ou</strong>voir

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!