19.05.2013 Views

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

Les Mystères du bagne ou Blondel le condamné innocent - Manioc

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

— 727 —<br />

— N'est-ce pas v<strong>ou</strong>s avez de la peine à <strong>le</strong> croire ? continua<br />

Maxime; personne ne v<strong>ou</strong>drait reconnaître l'élégant habitué <strong>du</strong><br />

b<strong>ou</strong><strong>le</strong>vard dans <strong>le</strong> misérab<strong>le</strong> <strong>ou</strong>vrier que v<strong>ou</strong>s avez devant <strong>le</strong>s<br />

yeux et qui s'est volontairement <strong>condamné</strong> à l'iso<strong>le</strong>ment et à<br />

un travail opiniâtre ?<br />

— Mais, reprit <strong>Blondel</strong> t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs surpris, qu'avez-v<strong>ou</strong>s donc<br />

fait p<strong>ou</strong>r mériter un tel sort ?<br />

— Ce que j'ai fait?... Ce que j'ai fait?... balbutia Maxime.<br />

Et en disant ces mots son visage s'était c<strong>ou</strong>vert d'une pâ<strong>le</strong>ur<br />

mortel<strong>le</strong>;... ses gen<strong>ou</strong>x pliaient s<strong>ou</strong>s lui.<br />

— J'ai commis un crime, dit-il, qui est resté caché aux yeux<br />

de la justice humaine mais non à ceux de la justice divine. Le<br />

Juge suprême m'a châtié, il m'a envoyé <strong>le</strong> remords et en même<br />

temps il m'a inspiré l'idée de venir ici me s<strong>ou</strong>mettre à un exil<br />

volontaire et à un travail incessant, de me s<strong>ou</strong>mettre au sort<br />

qui aurait été mon partage si la justice des hommes avait connu<br />

mon crime, et de partager l'existence de forçats qui ne sont<br />

peut-être pas aussi c<strong>ou</strong>pab<strong>le</strong>s que moi !<br />

— Comment ! c'est volontairement que v<strong>ou</strong>s avez renoncé<br />

aux joies de Paris, à la liberté, p<strong>ou</strong>r venir traîner ici une existence<br />

misérab<strong>le</strong> ?<br />

— Oui!... et t<strong>ou</strong>s <strong>le</strong>s j<strong>ou</strong>rs je bénis Dieu de m'avoir envoyé<br />

cette pensée, ce n'est qu' au prix d'une vie pareil<strong>le</strong> que je p<strong>ou</strong>rrai<br />

peu à peu me réconcilier avec moi-même et que je serai délivré<br />

des visions qui venaient me t<strong>ou</strong>rmenter pendant mes<br />

longues insomnies...<br />

Maxime s'arrêta t<strong>ou</strong>t-à-c<strong>ou</strong>p et prenant sa bêche il dit à<br />

<strong>Blondel</strong>:<br />

— Eloignons-n<strong>ou</strong>s et regagnons ma cabane, j'allais <strong>ou</strong>blier<br />

que j'y ai laissé une pauvre femme qui doit attendre mon<br />

ret<strong>ou</strong>r.<br />

— Une femme?... à l'î<strong>le</strong> Roya<strong>le</strong>?... Comment cela est-il<br />

possib<strong>le</strong> ?... s'écria <strong>Blondel</strong>.<br />

— C'est une pauvre créature qui est arrivée hier soir à ma

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!