PDF Dosyası - Ankara Üniversitesi Kitaplar Veritabanı

il annonce la creation d'une commission qui aurait pour mission d'etudierla philosophie et les sciences occidentales en vue de pouvoir etablir unecomparaison avec la sagesse islamique 23 . C'est dans le meme but de formerun "clerge" instruit qu'en automne de cette meme annee sont ouvertesdans differentes villes de Turquie une trentaine d'Ecoles pourimams-predicateurs ainsi qu'une faculte de theologie â istanbul, en mai1924. Ainsi, lorsque, â l'occasion de l'abolition du Califat, Atatürk parlaitde "relevement de la foi islamique", il pensait en premier lieu â l'eliminationdes profiteurs et des ignorants, mais egalement â une meilleure formationdes "hommes de religion", car c'est le meilleur ou meme le seulmoyen pour lutter efficacement contre l'ignorance en ce domaine.Dans la domaine de l'education du peuple, et en particulier des responsablesde l'Islam, Atatürk a bien vu que 1'important n'etait pas simplementd'enseigner des techniques nouvelles, venues d'Europe oud'ailleurs, comme l'avaient voulu certains "reformateurs" dans l'EmpireOttoman du XIXeme siecle, mais de changer les mentalites, les façons depenser et de raisonner. Plusieurs fois dans ses allocutions il revient sur cepoint. Dans son allocution â la population d'İnebolu, le 28 aout 1925, ilexplique que "les nations qui s'efforcent de marcher avec des mentalitesmoyenâgeuses, avec des superstitions primitives, sont vouees â la disparition,ou bien au moins â etre prisonnieres et meprisees." Et il precise qu'"il est vain de s'opposer aux flots de la civilisation, celle-ci est sans pitiepour les imprudents et les rebelles" 24 . Et c'est pour pouvoir plus facilementrealiser ce chargement de mentalite qu'il ferme les dervicheries etdissout les confrerie. En evoquant ces dernieres â Kastamonu, le 30 août1925, il declare: "Sachez bien que la Republique Turque ne peut pas etrele pays des cheikhs, des derviches et des guides. La voie la plus juste, laplus vraie, est la voie de la civilisation" 25 .Mais d'autres motifs ont egalement joue un role important dans cesmesures de lai'cisation. Un de ces motifs, c'est que dans un pays ou viventdes citoyens appartenant â des religions diverses, la liberte de consciencedevient une necessite. Atatürk explique cette situation en octobre 1927,dans le Discours (pp. 556-558). II constate d'abord que dans les Constitutionsde 1921 (art. 7) et de 1924(art. 26) il est prevu qu'une des attributionsde la Grande Assemblee Nationale etait la mise en vigueur despreseriptions de la Loi Coranique, et qu'â l'article 2 il y est dit que"la religion de l'Etat turc est l'Islam". Et il conclut: "Un Etat possedantparmi ses sujets des elements appartenant â des religions differentes,qui est oblige d'agir avec justice et impartialite vis-â-vis de chacund'eux... un tel Etat est oblige de respeeter la liberte d'opinion et de cons-23. Söylev-Demeç, 1,317-318.24. Söylev-Demeç, II, 222.25. Söylev-Demeç, II, 225.383