PDF Dosyası - Ankara Üniversitesi Kitaplar Veritabanı

tement aux theologiens du Machreq, notamment ceux de l'Universited'Al Azhar 82 . Comme Atatürk qui qualifıe le califat de "mythe du passequi n'a plus sa place dans le monde contemporain" 83 , Ben Badis le considereegalement comme "une chimere" 84 et appuie Mustafa Kemal dansson action en "reprochant aux milieux panislamistes d'Orient leur inaptitudeâ voir le vrai probleme, et leur propension â se perdre en discussionsoiseuses et en vaines attaques contre le regime de Mustafa Kemal" 85 .Celui-ci trouve done un defenseur inattendu en la personne de Ben Badisqui considere que "les veritables adversaires de l'İslam sont le calife etles ehefs des confreries religieuses 86 et que "sa sympathie va pour lesTurcs honorables, les liberateurs des peuples et non pour ceux qui baissentla tete.. ceux-lâ ne meritent pas son attention, qu'ils soient calife oucheikh al-Islam" 87 .Ce modele de reformes qui'implique l'entree dans la modernite sembledone accepte par les leaders algeriens de 1'entre deux guerres et la societealgerienne de l'epoque et notamment la jeune generation manifesteson enthousiasme envers les changements qui s'öpere en Turquie depuisla Revolution initiee par Mustafa Kemal 88 . Meme "la lai'cite et le principede l'egalite des hommes et des femmes, impressionnent la jeunesse mu-82. "Les sunnites etaient deçus devant les reformes laicisantes de Mustafa Kemal auquelils reprochaient non seulement l'abolition du Califat, mais surtout son offensivecontre les cadres religieux de la societe turque" (A. Merad, Le Reformisme..., op. cit.,p. 320). Pour des raisons n'ayant aucun lien avec la religion, la presse colonialiste enAlgerie, defendait les partisans du maintien du Califat. On peut, en effet, lire dans lejournal L'Echo d'Oran (n° 19421 du 3 novembre 1922): "...Les kemalistes entendentfaire du Calife une sorte de fantoehe sans droits ni pouvoirs, elu et revocable â leurgre. Nous doutons fort que les fidüles de l'İslam qui vivent hors des frontıöres de laTurquie soient satisfaits de cette profanation accomplie par un parti oü fıgurent desMusulmans affilies â des seetes athees". On peut done comprendre que l'attituded'Ibn Badis sur cette question soit egalement motivee par cette prise de position desFrançais d'Algörie.83. A. Aksan, Citations..., op. cit., p.55.84. Journal "Al Shihâb", mai 1938, p.61, çite in A. M6rad, Le Reformisme..., op. cit., p.377.85. A. Merad, Le Reformisme..., op. cit., p.374. C'est apres le Premier Congres Musulmande Jerusalem de decembre 1931 qu'Ibn Badis adopte une attitude critique vis âvis des milieux panislamistes d'Orient (A. Merad, Le Reformisme..., op. cit., p. 374).86. Journal "Al shihâb", novembre 1938, p.130. Dans cet article, Ben Badis qualifıe lacalifat de "pseudocalifat" (khilâfa zâ'ifa).87. "...Pour bien montrer qu'il n'etait pas d'accord avec la plupart des th6oriciens du panislamisme,qui avaient tendance â traiter la Turquie comme le bouc emissaire del'İslam, Ibn Badis va jusqu'â exalter la glorieuse histoire du peuple turc, et â rendrehommage aux merites de Mustafa Kemal..." (A. M6rad, Le Reformisme..., op. cit., p.374-375).88. II y a lâ une continuite et une unanimite remarquables dans l'acceptation de l'experienceturque. Dejâ, la r6volution des Jeunes Turcs et leur programme de politique socialeet economique avaient reçu l'adhesion des 'Ulemas et des Jeunes Algeriens. Lememe ralliement intervient avec les reformes d'Atatürk. La modernite prönee parl'un et l'autre regime semble etre le denominateur commun qui explique cet engouementpour ces experiences.452