PDF Dosyası - Ankara Üniversitesi Kitaplar Veritabanı

l'echec. En 1943 s'est produit un retournement d'attitude qui a conduit âdes relations plus affirmees avec les Etats Unis et la Grande Bretagne,pour fınalement aboutir au debut de 1945 â une declaration de guerre âL'Allemagne et â la participation â la creation de l'Organisation desNations Unies.Cette periode de guerre a pese lourdement sur les finances de la Republique,a entraîne une hausse considerable du coût de la vie et un developpementdu "marche noir"; pour y remedier, un impöt exceptionnel, levarlık vergisi, a ete institue sur les biens des individus , impöt qui a pesesurtout sur les non-musulmans et sur les etrangers residant en Turquie.L'immediate apres-guerre, que j'ai vecue â istanbul, a ete marquee par uncertain nombre de faits caracteristiques qui n'ont pas pour la plupart suivila ligne politique instauree par Mustafa Kemal. Pourtant un certainconsensus de l'opinion s'est manifeste et je l'ai constate sur place: endepit du fait que la ville ait ete dechue de son röle de capitale, que l'attentionde Mustafa Kemal et d'îsmet İnönü se soit portee avant tout sur Ankara,qu'un rigoureux systeme policier se fût etendu sur la çite, il n'en demeurepas moins que le regime kemaliste avait recueilli l'approbation dela population, malgre l'absence d'une veritable democratie, et que les milieuxqui, par leurs traditions ou leur education, auraient pu se montrer reticentsou regretter "l'ancien temps" (la Republique n'est alors âgee quede moins de vingt-cinq), ont effectivement adopte le nouveau regime politique,meme si celui-ci a pu leur apparaître parfois excessif dans diversdomaines. Neamoins bien des Stambouliotes, notamment dans les milieuxintellectuels, artistiques et economiques, ne peuvent s'empecher deconsiderer avec quelque condescendance la petite ville "provinciale" quedemeure â leurs yeux Ankara; et de fait â cette epoque istanbul est bien lapremiere ville intellectuelle du pays (I'Universite d'Ankara est de creationtoute recente), ses peintres, ses musiciens n'ont pas de rivaux dans lacapitale et l'essentiel de la vie economique a pour base istanbul.Mais c'est dans les relations exterieures que des problemes ont surgi,remettant en cause certains principes et aspects de la politique etrangerede Mustafa Kemal, pacifiste, sinon neutraliste. De fait, â la fin de l'hiver1944-45, le gouvernement sovietique, tres critique de l'attitude progermaniquede la Turquie en 1941-42, abroge le traite d'amitie et de nonagressionconclu entre les deux pays en 1925 et renouvele en 1931, etemet des revendications: restitution des provinces de Kars et d'Ardahan,cession d'une partie de la Thrace orientale â la Bulgarie (entree dans l'orbitesovietique), revision de la Convention de Montreux sur les Detroitset demandant en outre l'installation de bases militaires sur ceux-ci.Toutes ces demandes sont rejetees par le gouvernement turc qui chercheun appui plus marque des Etats Unis. A la süite des pressions americainesqui s'exercent â partir de l'ete 1945 et qui poussent â l'instauration enTurquie d'un regime plus ouvert, plus democratique, plus liberal, des per-388