PDF Dosyası - Ankara Üniversitesi Kitaplar Veritabanı

gression a suivi, pour l'essentiel, l'evolution classique d'un pays en voied'industrialisation. Durant les deux premieres decennies de la Republique,le taux de croissanee a stagne autour de 2%, resultat d'une forte nataliteet d'une forte mortalite, et durant les annees de guerre, les incertitudesde l'avenir et les restrictions de toutes sortes, ont fait baisser le tauxde croissance de moitie, â 1.05%. Remonte â plus de 2.1% des la deuxiememoitie des annees 1940, le taux de croissance annuel va s'envoler, desannees 1950 au milieu des annees 1970, entre 2.5 et 2.7%, avec un recorddans la deuxieme moitie des annees 1950 â, 2.85% C'est une perioded'intense industrialisation, oû les taux de mortalite, notamment le taux demortalite infantile, sont en baisse constante, alors que la natalite continuede se maintenir â un taux eleve. La chute du taux de croissance demographiquede la seconde moitie des annees, aux environs de 1.7%, chiffre encoreconsiderable, compare â ceux des pays europeens. Encore faut-ilnoter une notable difference dans les structures demographiques entrel'Est et l'Ouest du pays. Ainsi, dans les annees 1970, "60% des menagesdu pays, essentiellement dans l'Anatolie de l'Ouest et dans les villes, pratiquaientdejâ plus ou moins la restriction volontaire des naissances, la nataliterestant dans l'Est totalement incontrölee" 7 . Par exemple, le nombred'enfants par femme, qui etait de 5.4 pour l'ensemble de la Turquie, de3.9 en milieu urbain et de 4.3 dans les villages de l'Ouest, s'elevait â 7.4en Anatolie orientale.Cette evolution demographique s'est accompagnee de deux phenomenesqu'ont egalement connus, â des degres divers, les autres pays europeens:l'urbanisation et l'emigration. La Turquie n'echappe pas au mouvementcontemporain generalise d'urbanisation de la planete. En 1927, lapopulation urbaine etait de 20.3% de la population totale 8 . Le transfert dutrop plein des campagnes vers les villes s'est amorce au cours des annees1950: "Le taux d'accroissement des villes a ete deux â trois fois superieurâ celui de la population rurale pour chaque periode intercensitaire entre1950 et 1980, date apres laquelle la population rurale a commence â declineren chiffres absolus" 9 . Aujourd'hui, 70% des Turcs habitent en ville,de la ville petite et moyenne â la capitale regionale, de la capitâle â la megapoled'Istanbul. Quant â l'emigration, nee de la pression demographiqueet de l'urbanisation, elle s'est developpee massivement et durablementde 1961 â 1973, vers l'Europe occidentale, surtout en Allemagne,plus limitee et provisoire, â partir de 1974, en direction des pays du Golfe7. Xavier de Planhol, Les nations du prophete, Fayard, 1993, p. 738.8. Sauf indications contraires, toutes les statistiques non commerciales de ce papier sonttirees de Türkiye istatistik yıllığı, Devlet İstatistik Enstitüsü Matbaası, Ankara Kasım,pour les annees correspondantes. Sauf indications contraires, nos remarques commercialesproviennent de nötre etüde basee sur la publication statistique annuelle de l'InternationalMonetary Fund, Direction of Trade.9. Marcel Bazin, "Urbanisation et systemes urbains au Proche-orient", dans Revue geographiquede l'Est, septembre 1997, p. 117. Voir sur le meme sujet, CEMOTl, Metropoles et metropolisation, n 24, juillet-decembre 1997, 320 pages.397