PDF Dosyası - Ankara Üniversitesi Kitaplar Veritabanı

la democratie parlementaire. Depuis 1983, les hautes instances militairescontinuent de jouer un effîcace role politique â travers l'action du Conseilnational de securite (MGK), qui a obtenu, en juin 1997, la demission dugouvernement â majorite islamiste de M. Necmettin Erbakan, puis la formationdu cabinet de coalition diriğe par M. Yılmaz, et la dissolution duRefah Partisi. Notons enfın que dans le cadre de la formation du complexemilitaro-industriel, l'armee s'est constituee un domaine economiquenon negligeable 16 .n. LES AMBITIONS REGIONALESDisposant d'une population nombreuse et industrieuse, d'un potentieleconomique en reguliere croissance, d'une armee solide, la Turquie,seule ou dans le cadre de relations exterieures privilegiees, mene une politiqueregionale tres active, dont nous voudrions ici presenter les atoutset aussi les diffıcultes. Les espoirs nourris par Mustafa Kemal vis-â-vis dela securite collective se sont concretises, pour la Turquie d'apres guerre,par son röle de membre fondateur de l'ONU et par son adhesion â l'Allianceatlantique, fondement intangible de la politique exterieure de laTurquie depuis 1952. Sans doute des ombres etaient-elles apparues dansles relations entre la Turquie et les Etats-Unis, sur les contraintes de l'alliance,notamment autour du probleme chypriote, mais la persistance dela guerre froide contribuait â figer les situations regionales, interdisant âAnkara toute initiative. L'implosion de l'URSS et la disparition de songlacis europeen, la naissance de nouvelles republiques independantes, enEurope et en Asie, ont ouvert la voie, pour la Turquie, â l'exploitationplus effîcace de sa magnifıque position geostrategique, et au developpementd'une politique regionale â la fois plus volontariste et plus differenciee.A. LA TURQUIE ET L'EUROPE1. La Turquie et l'Union EuropeenneSans etre une fıxation, la volonte d'obtenir l'integration de laTurquie â l'Union europeenne reste un objectif strategique d'Ankara:"L'adhesion â l'U.E. reste pour nous un objectif tres important,mais ce n'est pas pour nous une obsession" declare İsmail Cem, ministreturc des Affaires etrangeres, le 5 mai 1998 17 . Et comment pourraitilen etre autrement, lorsque, outre de solides arguments histori-16. Voir par exemple Michel Bozdemir, "Une nouvelle forme de complexe militaroindustriel",dans Pouvoirs, n 34, 1985 et "Societe çivile versus societe militaire enTurquie", dans Jacques Thobie, Salgur Kançal, Industrialisation, communication etrapports sociaux en Turquie et en Mediterranee orientale, L'Harmattan, 1994, p.401-413.17. A la conference-debat du Comite France-Turquie sur "La Turquie, la France et l'Europe",Bulletin du Comite France-Turquie, n 8, mai 1998, p. 4.401