PDF Dosyası - Ankara Üniversitesi Kitaplar Veritabanı

et les adolescents d'un bagage d'instruction suffisant â la recherche d'uneprofession dans la vie. Cette demande si legitime qu'elle soit, ne doit paspour autant occulter la fonction ideologique de l'enseignement; par ideologique,on entend la fonction educative et civique qui doit etre le complementde l'instruction proprement dite. Or l'ecole republicaine traverseune crise d'education, dont tout nötre vivre ensemble est tributaire. [L'enseignementlaique est un enseignement qui ne depend pas d'autorites religieuseset marque sa totale neutralite sur les questions concernant la religion.II s'oppose â l'enseignement confessionnel]. Mustapha Kemal, â ceniveau prit des mesures hardies, en plaçant les etablissements d'enseignementsous le contröle de l'Etat; Atatürk veilla personnellement sur la formationdes instituteurs, les propagandistes de la nouvelle Turquie (â ceniveau, il fait penser â Jules Ferry, le pere de l'ecole laıque en France).II convient done aux citoyens de s'interroger et de savoir ce qu'ilsveulent: ou ceder aux pressions de toutes les minorites, et enfoncer la societedans un communautarisme qui nie toute son histoire moderne et prepareles ghettos, et abolit la conscience civique; ou confırmer les principesd'un pluralisme soumis â une volonte generale. L'ecole reste en cedomaine peut-etre encore plus qu'en d'autres, la matrice de nötre avenir.Dans ce sens, on n'invente rien car, par exemple, le siecle des Lumieresfut place sous le sceau de l'instruction. Non que les philosophes,et en particulier les eneyelopedistes aient eu une doctrine en la matiere,mais toute leur reflexion etait motivee par la question de la connaissanceet done de la transmission des progres de I'esprit humain. Rousseau dansEmile ou l'education, publie en 1762, recuse l'ecole comme lieu obliged'apprentissage des savoirs, et preconise une harmonie entre spontaneitenaturelle et education livresque. Diderot, dans son plan d'une üniversite(1775), s'enflamme quant â lui pour la mise en place d'une educationpublique dans toutes les sciences qu'il conseille... et commence son chapitre«De l'instruction» par l'affırmation «qu'instruire une nation, c'estaussi la civiliser». Cependant tous affırment la priorite â la connaissanceet â sa diffusion, preoccupation que partagent d'ailleurs toutes les elitespolitiques. Quelques grandes idees se degagent.La premiere est la secularisation de l'ecole, la fin du monopole ecclesiastiqueet l'attribution de la gratuite, que la majorite des philosophesdes Lumieres considerent comme la consequence logique du choix d'unservice public d'Etat pour assurer l'instruction. La troisieme est laconception nouvelle des contenus, moins orientes vers la speculation etles humanites, davantage axee vers un savoir utilitaire, faisant large placeâ l'etude scientifique et technique, et diversifiee au point de confinerparfois â l'encyclopedisme, la Constitution de 1791 pose, en effet, leprincipe d'une instruction publique, gratuite et commune â tous lescitoyens.464