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PDF Dosyası - Ankara Üniversitesi Kitaplar Veritabanı

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dignite" 71 . Mais le discours est ici beaucoup plus politique, comme l'estd'ailleurs l'attitude de Messali Hadj qui observe avec attention la demarchede Mustafa Kemal lorsque celui-ci convoque â <strong>Ankara</strong> une Assembleeconstituante nationale. Cet evenement lui permet de voir le processusde formation d'une nation moderne 72 .La modernite apparaît done aussi comme un des aspects de la demareheâ suivre pour mettre en place les institutions parce qu'il devient evidentque la fınalite de toute societe qui met en oeuvre son nationalisme estde s'organiser par et pour la construction d'un Etat pour lequel il y a lieude choisir un systeme de gouvernement et de definir un projet de societe.En Turquie et dans ce domaine, le choix d'Atatürk est la Republique et ilexpose dans plusieurs de ses discours les raisons de cette preference IIconsidere que "le regime qui correspond le mieux â la nature et â l'espritde la nation turque, c'est la republique" 73 , En outre, et pour etre logiqueavec ces choix, il met fin â des institutions au contenu symbolique fort,mais devenues inefficaces et anachroniques comme le Califat. Or c'est ausujet de ces deux questions qu'il est interessant d'observer les reactionsdes leaders algeriens.A propos du regime republicain, il est evident que pour Ferhat Abbaset Messali Hadj, bien que professant des courants ideologiques differents(le premier est plutöt liberal, le second est beaucoup plus â gauche), il nefait aucun doute qu'il ne peut y avoir d'autre choix pour l'Algerie. Bienevidemment on peut penser que l'elite algerienne formee â l'ecole republicainefrançaise ne peut penser autrement, et meme s'il n'y a pas â nötreconnaissance, de reactions direetes de sâ part au moment de la proclamationde la Republique en Turquie, il decoule des propos tenus par eux quele point de vue de Mustafa Kemal est partage. En effet, certaines affirmationsne peuvent etre interpretees que comme l'acceptation d'un certainnombre de principes qui sont en totale rupture avec les conceptions classiquementappliquees dans les societes de tradition musulmane. II en estainsi, par exemple, lorsque des "Jeunes Algeriens" en lesquels se reconnaissaitFerhat Abbas, declaraient: "... A part une sympathie certaine, procedantde la communaute de religion, nous n'avons rien de commun avecles Turcs, les Persans ou les Egyptiens" 74 . Ce type de reflexion signifıeque l'individu ne se definit plus par son appartenance communautaire(Umma), mais par rapport â une appartenance nationale. Ce n'est doneplus le droit des fouqaha qui devrait etre applique en la matiere, maiscelui defini et pose par l'Etat national. Nous sommes done en presenced'une nouvelle theorie constitutionnelle. C'est celle qu'adopte Atatürk71. B. Stora et Z. Daoud, Ferhat Abbas..., op. cit., p.216-217.72. J. Simon, Messali Hadj..., op. cit., p.31.73. A. Aksan, Citations..., op. cit., p.16.74. Extrait de la lettre de Mokhtar Hadrj Said, avocat â Constantine, reproduite par Ch.Benhabiles, L'Algerie française vue par un indigene. Ed. Fontana, Alger, 1914, çitein M. Smati, Les elites..., op. cit., p.239.449

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