PDF Dosyası - Ankara Üniversitesi Kitaplar Veritabanı

m6tisme de FOccident.» Le volontarisme de Mustapha K6mal Atatürk aeloigng pendant longtemps, la Turquie du spectre de l'integrisme. II introduitdans un amendement de la Constitution, le 9 avril 1928 portant sur lalai'cite de l'Etat; en fustigeant l'influence retrograde des sultans «sur l'instructionpublique», Atatürk exige que la religion soit releguee â une pratiqueindividuelle. Les mesures d'Atatürk sont toutes plus audacieuses, lesunes que les autres : de la suppression de la polygamie â l'abolition desordres religieux, en passant par l'interdiction du port de fez. Que dire detout cela, au moment oü dans certains pays musulmans, on n'ose memepas debattre de la polygamie ou de signe distinctif comme le voile? On nepeut qu'etre admiratif devant l'heritage d'Atatürk lorsqu'on sait, parexemple, que la femme turque a benefıcie du droit de vote avant la Française,des1934.Au moment oü le debat sur la separation des pouvoirs religieux etpolitique fait rage dans divers pays musulmans, la memoire de MustaphaKemal Atatürk est plus que jamais vivante chez les Senegalais. II est certainement,l'un des leaders des pays musulmans les plus etudies dans lesecoles senegalaises. Pourquoi, cet interet pour Mustapha Kemal et son experience?II faut le rechercher dans les options qu'il prit pour moderniseı*l'Etat et la societe turcs. Qu'en est-il de l'experience senegalaise.III. Oue peut-on dire de l'experience lai°que de l'Etat du Senegal. 4Le Senegal, contrairement â la Turquie n'a pas connu de revolution.Neanmoins, au moment de l'independance en 1960, il adopta la constitutionde la 5e Republique, le centralisme bureaucratique, la lai'cite, la liberted'organisation syndicale, le systeme legal base sur le code napoleonien(quelques modifıcations mineures y interviendront). L'article premier dela constitution stipule que : La Republique est lai'que, democratique et sociale.Elle assure l'egalite devant la loi de tous les citoyens, sans distinctiond'origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes lescroyances.II faut considerer â ce niveau le caractere confrerique de l'İslam senegalaiset contrairement â la Turquie, l'Etat du Senegal n'a pas interditles confreries religieuses; ses rapports avec l'administration depuis la periodecoloniale, le röle du clerge catholique, dans le systeme educatif, lesprises de positions politiques parfois spectaculaires de certains hommeschefs religieux (rapports difficiles de Chiekh Tidjane Sy, un chef religieuxavec le gouvernement de Senghor, le Ndigel politique -consigne devote pour un candidat â des elections- de Lahad, chef de la confrerie des4. Cf Roman Lormeir, The secular state and islam in Senegal. In David Westerlund,Questioning the secular state. The worlwide resurgence ofpolitics. London 1995. pp.183-197.461