PDF Dosyası - Ankara Üniversitesi Kitaplar Veritabanı

Algeriens. Tous considerent neanmoins que cette situation de domines nepeut etre definitivement acceptee et qu'il y sera mis fin töt ou tard, d'unefaçon ou d'une autre. Dans ce domaine il a ete dejâ rappele que les Algeriensont pendant longtemps considere la Turquie comme le pays d'oüviendrait l'intervention decisive. Mais apres la premiere guerre mondiale,le contexte change et les idees evoluent dans un sens plus realiste. La situationgenerale tant de l'Algerie que des autres pays de la region estmieux appreciee par les Algeriens. Aussi, adoptent-ils une demarehe plusobjeetive dans le cadre d'une reflexion plus "nationale" qui s'opere consciemmentdans le cadre de categories ideologiques mieux definies etmieux apprehendes. C'est alors qu'apparaissent les divergences d'appreciationsur la situation et des aetions â mener. Pour les uns, il convientd'etre realiste et de n'agir qu'en fonetion du possible en respeetant unprocessus legaliste et en menant un combat sur le seul terrain politique.Mais les initiatives enteprises soit direetement par le biais de partis politiquesofficiels, soit indireetement par l'intermediaire d'associations agreesn'aboutissent pas d'autant que le cadre legal dans lequel etaient meneesces aetions ne permettait nullement de remettre en cause la souverainetefrançaise en Algerie. Les militants se limitaient â revendiquer des droitssociaux et culturels. Quant aux droits politiques, ils ne pouvaient etre demandesque dans le cadre des lois françaises. Pour d'autres, par contre, ilfaut etre plus radical. Messali Hadj est l'un d'eux... Des les annees vingt,il revendique ouvertement l'independance de l'Algerie. Avec le developpementde la situation, tant sur le plan interne qu'international, les ideesevoluent et tous, meme les moins "revolutionnaires" comme FerhatAbbas, fınissent par prendre aete que les autorites coloniales resterontsourdes aux revendications presentees dans la legalite, et rejoindront lespartisans de la lutte pour l'independance. A. Ben Badis adoptera une demarehequelque peu analogue 64 . Certes, il n'est pas dans nötre propos deretracer les parcours des uns et des autres â ce sujet mais ce qui paraît opportunde relever et d'analyser dans le cadre de cette etüde, c'est le rapportqu'entretiennent ces trois hommes avec Atatürk en tant que soldatpuis comme homme politique dans le cadre du combat nationaliste etl'impact de ce rapport sur leur demarehe.Au-delâ de faits anecdotiques 65 , il y a une reelle admiration dela part de chacun des trois leaders algeriens envers Mustafa64. Sur les parcours suivis par chacun de ces trois personnages au niveau politique, voirles ouvrages de Benjamin Stora, de Zakya Daoud, de Jacques Simon et de Ali Merad,pour nous limiter aux seuls auteurs les plus cites dans cette etüde.65. Ainsi Ferhat Abbas signe certains de ses articles journalistiques "Kamal Abencerage"en referenee â Mustafa Kemal et porte en guise de coiffe, la toque en astrakan, toutcomme Atatürk. Par ailleurs, il propose, mais sans succes, que le eroissant et l'etoiledu drapeau algerien soient disposes de la meme maniere que sur le drapeau turc (B.Stora et Z. Daoud, Ferhat Abbas.., op. cit., p.17). De son cöte, Messali Hadj, devantdes officiers français attables dans un cafe â Tlemcen, crie "vive Atatürk" ce qui luivaudra quelques ennuis avec le commissairat de poliçe de la ville (J. Simon, MessaliHadj..., op. cit., p.34).447