PDF Dosyası - Ankara Üniversitesi Kitaplar Veritabanı

oü il propose des projets de cooperation 6conomique et culturelle. Sansdoute evoque-t-il, pour la Turquie, la "responsabilite de representer... unmonde turc qui s'etend de l'Adriatique â la Muraille de Chine", mais ilprecise bien -tradition kemaliste oblige- qu' "une alliance entre la Turquieet les republiques turcophones n'est pas â l'ordre du jour" 30 . Un langagesimilaire sera tenu, un an plus tard par le president Özal, en visitedans ces jeunes republiques, mais l'on nourrit l'espoir, dans la conjoncturedu moment, que le "grand frere" apparaisse comme un modele demodernite: democratie, laicite, economie de marche.Ces nouvelles republiques ne sont pas depourvues de richesses naturelles(petrole, gaz, coton), mais beaucoup reste â faire pour assurer lesbases d'une cooperation economique internationale autonome: completerleurs legislations, disposer d'une monnaie credible, regler leurs conflits,parfois armes, internes et internationaux. Du cöte turc, le secteur economiqued'Etat, et le secteur prive avaient prevu un programme en trois etapes:accumulation de contacts pour mieux se connaître, fondation d'uneBanque turque de reconstruction et de developpement, dans le style de laBERD, puis d'une Banque de commerce Turquie-Asie. Si le premierpoint s'est largement realise, le deuxieme reste limite â la creation d'uneAgence turque de cooperation et de developpement, chargee de diffuserle modele economique turc; quant â la Banque de commerce, c'est laTürk Eximbank qui en assure la fonction. La conscience a ete rapidementprise du fosse existant entre l'enormite des besoins et les possibilites, notammentfınancieres, de la Turquie.Faute sans doute d'une concertation prealable insuffisante, les resultatsdu premier sommet, â Ankara, en octobre 1992, des six pays turcophonesfurent mitiges. Ankara ne signa avec ses partenaires qu'une declarationd'intention sur la cooperation economique, et le president Özal neput obtenir un communique politique commun sur tous les conflits encours touchant le monde turcophone: Haut-Karabakh, Tadjikistan, Bosnie,Chypre. On decida cependant de renforcer les contacts et de rendreperiodiques ces reunions au sommet. Malgre cette relative deception, laTurquie ne menagea pas ses efforts compte tenu de ses moyens: les aideset les investissements financiers prives dans les domaines de la banque,des transports, notamment aeriens, des textiles, du bâtiment, atteignaient,en 1996, pres de 4 milliards de dollars, et fröleraient aujourd'hui les 10milliards de dollars, plaçant la Turquie au cinquieme rang des pays investisseursde la region; des efforts furent menes pour essayer de faire decollerles echanges commerciaux, pour developper les secteurs des telecommunications(notamment la television) et de la presse; des aides furentaccordees pour l'adoption de l'alphabet latin, des bourses distribuees âdes milliers d'etudiants reçus dans les universites turques. Le gouvernementturc soutient une action culturelle d'essence üniverselle, tandis que30. T.D.N., 29.4.1992 et Le Monde, 6.5.1998.407