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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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face à la mer et s’étend vers le port à l’ouest. Au nord et au nordouest,<br />

juste dernière les murs, se trouve un vivier, si majestueux et<br />

remarquable pour la pr<strong>of</strong>ondeur de ses eaux… 372<br />

Dans la description de la Touraine par un moine anonyme de Marmoutier dans la<br />

première moitié du XII e siècle, le réseau castral occupe également une place<br />

structurante. La description s’organise autour de trois points : l’énumération des<br />

frontières, des places fortes et des fleuves 373 . Les châteaux cités, dont le nombre<br />

témoigne de la « castellisation » de l’occident au XI e siècle, ont alors pour fonction,<br />

selon l’auteur de « ceindre » la cité de Tours (cingitur autem oppidis munitissimis et<br />

populosis) 374 . L’organisation humaine du territoire tourangeau apparaît ainsi agencé par<br />

un réseau de places fortes habitées, dominé et polarisé autour de la cité de St-Martin.<br />

Comme le fait également remarquer Jean Tricard, la rédaction d’une telle notice, dans le<br />

contexte de l’annexion de la Touraine à l’Anjou par Foulque Nerra, ne peut être<br />

considérée comme totalement fortuite. Le choix des châteaux cités recoupe en effet la<br />

liste des places fortes sous domination angevine et traduit l’importance de l’organisation<br />

castrale et politique dans les conceptions géographiques d’un moine du XII e siècle.<br />

La place qu’occupent les constructions, aux côtés des formes naturelles du<br />

paysage dans la représentation de l’espace géographique au XII e siècle souligne ainsi la<br />

force de leur fonction structurante. Elles témoignent également du lien qui existait entre<br />

la construction des savoirs pratiques de l’espace et la transformation des conceptions<br />

territoriales du pouvoir. C’est pourquoi, les constructions constituent un point de départ<br />

fondamental pour tenter d’élaborer une géographie et une cartographie de l’empire des<br />

Plantagenêt, qui soit fidèle aux représentations médiévales de l’espace.<br />

3.2.2- Un enjeu scientifique : quelques tentatives de cartographie historique et<br />

statistique<br />

Les difficultés éprouvées par les historiens qui s’y sont risqués à cartographier<br />

l’empire des Plantagenêt, reflète assez bien l’état général de la cartographie de<br />

372 Ibid., p. 92 : Distat autem a Penbrochaie castro quasi miliaribus tribus castellum quod Maynaurpir<br />

dicitur, id est Mansio Pirri : qui et insulam Caldei habebat qua Kambri enispir, id est Insulam Pirri<br />

vocant. Stat autem hoc castrum turribus et propugnaculis eximium, in collis cuiusdam capite versus<br />

marinum ab occidente portum extenti ; a circio et borea sub ipsis muralibus vivarium habens egregium<br />

tam sui majestate quam aquarum pr<strong>of</strong>unditate conspicuum….<br />

373 TRICARD, J., « La Touraine d'un tourangeau au XIIe siècle », dans Le métier d'historien au Moyen<br />

âge. Etudes sur l'historiographie médiévale, 1977, p. 79-93, en particulier p. 81-82.<br />

374 Ibid., p.91 retranscription d’après De commendatione Turonicae Provinciae, dans SALMON, A.,<br />

Recueil de chroniques de Touraine, 1854, p. 293-94.<br />

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