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la même année, ainsi que deux coupes d’argent et trois fourrures de zibelines 107 . En
1163 et à plusieurs reprises, Henri II ordonne également que du foin soit préparé et
amené à sa demeure de Woodstock ; Cependant, toutes les mentions
d’approvisionnement enregistrées dans les pipe rolls ne correspondent pas
nécessairement à un passage de la cour du roi. Le trésor royal pouvait en effet
également prendre en charge les frais de la cour de la reine et des enfants royaux,
lorsqu’ils voyageaient indépendamment.
Outre les denrées alimentaires, les pipe rolls enregistrent également les dépenses
affectées à la fabrication des pavillons royaux, symboles par excellence du nomadisme
de la cour. Souvent en effet, lorsqu’une résidence royale était trop éloignée pour
pouvoir être atteinte avant la nuit voire plusieurs jours de marche, le roi et sa cour
dormaient sous des grandes tentes qui accompagnaient ainsi les déplacements royaux.
La confection de ces pavillons était manifestement plus élaborée que le simple
assemblage de toiles de lin, de cordes et de piquets 108 . En 1163, les shérifs de Londres
doivent en effet fournir des fleurs, des pommes et des bouquets d’aigrettes dorées pour
décorer la tente royale 109 . Si, en 1156, £96 12 s. 8d. sont nécessaires à la fabrication des
papilionis regis 110 , dix ans plus tard, il faut seulement £30 11s. 7d. pour faire deux
pavillons 111 . Le coût d’une tente représentait donc une somme importante équivalente à
l’époque à environ 100 bœufs ! 112 Les pavillons servaient aussi et surtout à installer des
camps de siège, lors des conflits entre le roi et ses barons. En 1191, Guillaume de
Longchamp, le chancelier de Richard, ordonne ainsi que des tentes et des catapultes
soient conduites de Londres à Lincoln pour assiéger le château des comtes de
Chester 113 . Les pavillons du roi faisaient donc partie de l’équipement permanent qui
accompagnait la cour.
Malgré la détérioration rapide des habits qu’impliquait le mode de vie itinérant,
dénoncé par Pierre de Blois, les commandes vestimentaires sur les pipe rolls étaient
modiis vini quod Alexander de Barentin elegit ad opus regis ; 50s. pro eodem vino deferendo per aquam
et per terram ; £6 8s. in cariagio vini Andegavie quod Stephanus de Turonia misit regi.
107
PR 22 H.II, p. 212 : 8 m. 4s pro IIII doliis vini missis ad Wudestoch' ; 14m. pro ii cuppis argenteis;
9m. pro II sabelinis, (La zibeline est un petit mamifère chassé pour sa fourrure brillante et douce).
108
PR 23 H.II, p.198 : £15 16s. 1d. pro papilione regis et pannis et cordis et aliis rebus ad faciendum
eundem papilionem ; 34 H.II, p. 67 : £4 pro linea tela liberata Henrico de Cornhill ad faciendas
papiliones regis.
109
PR 9 H.II, p. 72 : 40s. pro floribus et pomellis et crestis deauratis ad papilionibus regis.
110
PR 2 H.II., p. 4.
111
PR 13 H.II, p.1.
112
BARTLETT, R. J., England under the Norman and Angevin kings 1075-1225, 2000, p.137.
113
PR 3 R.I, p.136 : £10 8s. 1d. pro papilionibus et petrariis ducendis a Londonie usque Lincoln.
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