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et ce malgré l’adoption de pratiques d’audit similaires (voir infra) 28 . La difficulté<br />

éprouvée par les Capétiens au XIII e siècle pour exploiter et taxer ces provinces pourrait<br />

bien résulter des résistances rencontrées par les Plantagenêt pour y imposer un système<br />

de taxation aussi performant qu’en Angleterre et en Normandie 29 . Les recettes et les<br />

dépenses comtales et ducales ont-elles alors fonctionné en vase clos en Anjou et en<br />

Aquitaine ? Si c’est le cas, on peut imaginer que la disproportion des revenus s’est<br />

traduite dans les orientations de la politique construction et de fortification.<br />

Revenus et dépenses de constructions : un ratio inégal<br />

Entre 1157 et 1214, la part des dépenses de construction s’est élevée en<br />

moyenne à 5,5% du montant total des revenus de l’Échiquier anglais (tableau 6.1) 30 . Les<br />

plus fortes proportions se situent dans les années 1166, 1173, 1182, 1185, 1190, 1191 et<br />

1193, où elles dépassent 10%. Si ces fortes proportions correspondent globalement<br />

davantage à des années de forte augmentations des dépenses qu’à une baisse des<br />

revenus (graphique 6.2), nous avons vu, dans le chapitre précédent, que la hausse des<br />

dépenses domestiques (représentée par l’écart entre les courbes rouge et orange) est<br />

souvent liée à la présence du roi en Angleterre. C’est le cas du pic entre 1163 et 1166 et<br />

entre 1174 et 1181 (voir graphique 5.3). Lorsque le roi était en Angleterre, le volume<br />

des activités et des affaires traitées à l’Échiquier était généralement plus fort qu’en son<br />

absence. En outre, à partir du milieu des années 1170, les dépenses liées aux fondations<br />

de contrition ainsi qu’au patronage des monastères de Clairvaux et Grandmont, dont<br />

Henri II s’était engagé à financer la construction en pénitence du meurtre de Thomas<br />

Becket contribuent largement à augmenter les dépenses de construction (voir infra). Le<br />

pic des dépenses de 1190 indique que Richard ne lésine pas pour organiser la défense et<br />

renforcer les fortifications du royaume en prévision de son départ en croisade. Les<br />

revenus de l’Échiquier ne permettant pas de comprendre comment une augmentation<br />

aussi brutale des dépenses a été possible, il faut donc se pencher sur les autres sources<br />

de revenus disponibles à cette date.<br />

28<br />

GILLINGHAM, J., Richard Coeur de Lion: Kingship, Chivalry and War in the Twelfth Century, 1994,<br />

p. 51-65.<br />

29<br />

SIVÉRY, G., Les capétiens et l'argent au siècle de Saint Louis. Essai sur l'administration et les<br />

finances royales au XIIIe siècle, 1995, p. 171-175. John Gillingham réfute là encore cette assertion en<br />

montrant que les Capétiens firent d’importantes concessions à partir de 1206 pour fidéliser les loyautés.<br />

GILLINGHAM, J., Richard the Lionheart, 1978, p. 304.<br />

30<br />

La médiane est légèrement inférieure (4,6%) ce qui indique une dispertion relative des valeurs, surtout<br />

en deça de la moyenne. Sur les graphiques 6.1 et 6.2, les résultats publiés par R.A. Brown ont été ajoutés<br />

(en orange) afin de mettre en évidence les différences de résultats entre les siens et ceux de notre étude.<br />

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