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la main sur Northampton, mais c’est surtout après la mort de Ranulf de Gernons, Earl de
Chester, que roi prit possession de l’un des plus vastes honneurs d’Angleterre, composé
de terres que le baron avait accumulées au cours du règne du roi Étienne et qui
s’étendaient de la Mer du Nord à la Mer d’Irlande, entre Lincoln et Chester. Profitant de
la minorité d’Hugues Kevelioc, Henri II démantela cet immense bloc territorial,
concédant les terres de Lancastre, Lincoln, et peut être Coventry à ses officiers 265 . Il
conserva définitivement les terres de Guillaume Peverell, qu’il avait confisquées en
1153 et confiées à Ranulf II peu avant sa mort, et qui comprenaient Nottingham,
Stafford, Newcastle-under-Lyme, Tickhill, Bolsover et Peak. Ainsi, lorsque le nouveau
comte de Chester atteint la majorité, en 1162, il retrouva un honneur aux terres
dispersées dans toute l’Angleterre et dans les marches galloises. La fragmentation des
terres étaient en effet une particularité des honneurs anglais qui les distinguait des
grandes seigneuries continentales, et dont le but était précisément d’empêcher les
tentations « autonomistes » des barons.
Pour renforcer la présence royale dans ces espaces qui lui avaient longtemps
échappé, Henri II installa plusieurs fondations monastiques. Peu après la restitution de
l’honneur de Lincoln au comte de Chester, il fonda notamment des prieurés
d’Augustiniens à Newstead près de Nottingham, à Hough-on-the-Hill et à Torksey et
installa des gilbertins à Newstead-on-Ancholme 266 (carte 2.9). Selon Elisabeth Hallam,
en effet, la charte de fondation de Newstead date de 1163 et les pipe rolls mentionnent
cette année-là des dépenses pour les terres des chanoines, dont £40 en 1164, et £6 3s.
4d. en 1165 pour édifier leur maison 267 . Il est probable qu’Henri II installa dans ces
mêmes années des chanoines à Hough-on-Hill, un prieuré rattaché à Notre-Dame du
Vœu à Cherbourg, une fondation de sa mère Mathilde 268 , et à Torksey, même si la
fondation de ce dernier n’est connue que par une charte de confirmation de Jean 269 .
Quant à la fondation gilbertine, sans doute la seule d’Henri II pour cet ordre, qu’il
favorisa pourtant largement par ailleurs, la charte de fondation ne date que de 1171,
mais le paiement de £8 10s. sur les terres d’Hibaldesto enregistrés dans les pipe rolls en
265 BOUSSARD, J., Le gouvernement d'Henri II Plantagenêt, 1956, p. 547.
266 KNOWLES, D. et HADCOCK, R. N., Medieval Religious Houses : England and Wales, 1971. Le
prieuré bénédictin de Willhoughton avait déjà été installé par Mathilde l’Empresse en 1148.
267 HALLAM, E. M., « Henry II as a founder of monasteries », Journal of Ecclesiastical History, 28: 2
(1977), p. 113-132 ; PR 10 H.II, p. 15: et canonici de Shirewuda £40 de elemonisa regis; PR 11 H. II,
p. 86: in restauratione terre de canonicorum de Scirewuda £6 3s. 4d. Les modestes constructions sont
reconstruites par Henri III vers 1250.
268 Ibid.
269 KNOWLES, D. et HADCOCK, R. N., Medieval Religious Houses : England and Wales, 1971p. 177,
181.
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