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Néaufles, dix ans au moins après sa reprise en main 63 . Quant à Châteauneuf-sur-Epte,
plus de £ a 300 sont dépensées pour faire la chemise autour de la motte, les tours devant
la porte du donjon, ainsi que construire un mur pour séparer le baile du château 64 . La
multiplication des enceintes et le fractionnement des unités défensives visaient à faire
ralentir la progression des attaquants et à réduire l’efficacité des machines de siège. Le
site de Dangu sur lequel les rouleaux ne mentionnent pratiquement aucun détail était
sans doute la motte dite « de la chapelle » qui se situe en bas du château actuel, dans le
fond de vallée 65 .
La carte montre que des dépenses importantes ont été enregistrée sur le rouleau
de 1180, à Beauvoir-en-Lyons où près de £ a 730 servent à construire un nouveau château
et à Arques où Henri II entreprend de faire réparer la tour ducale ainsi que l’enceinte
(deux tourelles, la barbacane devant le château, la porte et ses tourelles) et fait installer
des gouttières de plomb au dessus de la porte de la chambre ainsi qu’une porte en bois
pour l’entrée du château 66 . Ces fortifications semblent néanmoins isolées dans cet
espace frontalier qui ne comportait pas de châteaux ducaux. Le règlement des conflits,
notamment autour de la Bresle, s’effectuait généralement par des conventions passées
avec les comtes d’Eu, de Ponthieu et de Saint-Valéry sans qu’il ne soit nécessairement
question du duc 67 . Parce que les limites de l’autorité ducale dans cette région prenaient
différentes formes selon les conditions et les traditions locales, il est parfois impossible
de savoir où se trouvaient ces limites. Cette incapacité à délimiter le territoire reflète,
d’une certaine manière, l’absence de réalité à laquelle renvoyait la notion de frontière
politique dans les consciences et les stratégies des habitants de ces espaces 68 . Cette
situation tend cependant à s’effacer à partir de la fin des années 1180, où les espaces
frontaliers du Vexin, les marches de l’Avre au sud et du Vermandois au Nord,
deviennent le principal théâtre de l’affrontement entre Plantagenêt et Capétiens. Dans
quelle mesure la cristallisation des combats autour de la frontière a-t-elle été alors un
63
BAUME, A., « La trace du système défensif normand au XIIe siècle », dans 1204, la Normandie entre
Plantagenêts et Capétiens, 2007, p. 93-112.
64
MRSN, I, p. 110: in muris circa motam Novi Castri super Ettam alicorandis et turricula facienda ante
ostium turris et muro ad excluendem baillium a castro et in reparanda domibus et capella ejusdem castri.
65
Ibid..
66
MRSN I, p. 90: £400 70s. in turre de Archa reparanda desuper et in duabus turellis desuper et in
barbacana ante castrum et in porta et turrella eiusdem barbacane reparanda et in plunbando goterris
camere super portam et in facienda portis ligneis ad postellam et ante castellum et ad barbacanam.
67
POWER, D. J., « What did the frontier of angevin Normandy comprise? », dans A.N.S., 1994, p. 181-
202
68
Ibid. ; GREEN, J. A., « Lords of the Norman Vexin », dans War and government in the Middle Ages :
essays in honour of M.O. Prestwich, 1984, p. 47-63.
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