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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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2- Le patronage royal des travaux d’utilité commune<br />

comme œuvres charitable<br />

Le patronage comme forme de protection d’un individu ou d’un groupe<br />

constitue, au Moyen Âge, un phénomène corollaire de l’affaiblissement des pouvoirs<br />

centraux. Contrairement au rapport seigneurial, cette relation de protection n’était pas<br />

nécessairement liée à la possession de la terre 128 . Dans cette partie, il s’agira d’analyser<br />

la participation des Plantagenêt aux travaux d’utilité commune comme un acte qui<br />

dépasse la simple relation de dominium pour s’inscrire dans un rapport de protection<br />

vis-à-vis de communautés, qu’elles soient religieuses ou laïques, comportant une<br />

dimension charitable. À ce titre, le patronage de travaux d’utilité commune peut être<br />

considéré comme un acte relevant de la piété ou de la bienfaisance.<br />

2.1- Le patronage royal des institutions à vocation charitable : une<br />

œuvre de piété ?<br />

2.1.1- Le patronage des institutions charitables et des établissements hospitaliers<br />

Phénomène corollaire de la croissance démographique et urbaine, l’essor des<br />

institutions hospitalières, hôtels-dieu et léproseries, entre 1100 et 1300, constitue une<br />

réponse à l’accroissement du nombre de pauvres, notamment en ville, et au problème de<br />

contagion qui nécessitait de les mettre l’écart du reste de la société 129 . Cependant,<br />

comme l’affirme François-Olivier Touati, il faut se garder de voir dans la création de<br />

léproseries à l’extérieur des villes un mouvement précurseur de ce que Michel Foucault<br />

appelle, pour l’époque moderne, le grand « enfermement ». Il s’agissait en effet plutôt<br />

de nouvelles formes de vie communautaire qui se considéraient à part, mais non pour<br />

autant « exclues » 130 . L’historiographie des formes de charité, qui s’est développée dès<br />

les années 1970, en même temps que les études sur la pauvreté et les formes de<br />

marginalité au Moyen Âge, ont posé le problème des pauvres et des infirmes comme<br />

128 REYNOLDS, S., Fiefs and Vassals. The Medieval Evidence Reinterpreted, 1994, p. 341.<br />

129 MOLLAT DU JOURDIN, M., Les Pauvres et la société médiévale, 1970 ; TOUATI, F. O., « Un<br />

dossier à rouvrir : l’assistance au Moyen Age », dans Fondations et oeuvres charitables au Moyen Âge,<br />

1999, p. 23-38.<br />

130 Ibid., p. 22-23 et chapitre 1 ; TOUATI, F. O., « Les léproseries au XIIe et XIIIe siècles: lieux de<br />

conversion? », dans Voluntate Dei leprosus. Les lépreux entre conversion et exclusion aux XIIe et XIIIe<br />

siècles, 1991, p. 1-32, cite FOUCAULT, M., Histoire de la folie à l'âge classique, 1992.<br />

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