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destination de Waltham 280 . À moins qu’il ne s’agisse d’un site aux fonctions identiques<br />

pour le bois situé à Weybridge, plus en amont de la Tamise, plus proche des forêts<br />

royales de Windsor et de Bromfield (carte 6.23).<br />

Le site de Bridges permet donc de voir que l’approvisionnement des chantiers<br />

royaux ne fonctionnait pas en flux tendu. Au contraire, celui-ci était rationalisé, avec<br />

des sites d’approvisionnement et de stockage qui permettaient de faire circuler<br />

rapidement de grandes quantités matériaux vers les chantiers du royaume. Ces sites de<br />

stockage pouvaient être des étapes intermédiaires entre les carrières et les chantiers, où<br />

s’effectuaient les changements de cargaison comme à Battersea et à Southampton, ou<br />

bien sur les chantiers eux-mêmes, comme c’est le cas dans le Yorkshire.<br />

Sur le rouleau de 1214, il est en effet question de la fabrication de 15 000 pierres<br />

de taille (quarelli) à Knaresborough, ainsi que du transport de 30 000 pierres de ce<br />

château jusqu’à Portsmouth, où Jean avait entrepris la construction des enceintes 281 . Le<br />

transport d’un chantier à l’autre indique que l’approvisionnement des pierres de<br />

construction était géré globalement. Il est vraisemblable en effet que la royauté se soit<br />

procurée d’importantes quantités de pierres dans cette région, stockées à Knaresborough<br />

et envoyées vers les autres chantiers en fonction des besoins. Cette mise en réseau des<br />

matières premières que Valérie Theis a également observé en Comtat Venaissin<br />

permettait ainsi à la royauté de disposer de quantités suffisantes de matériaux pour<br />

approvisionner les chantiers en temps voulu 282 . Ce système permettait notamment de<br />

répartir le stockage sur chacun des chantiers tout en faisant des économies d’échelle.<br />

Lorsque le stock était trop important, les pierres pouvaient alors être mises en vente. En<br />

1188, les pipe rolls enregistrent en effet les revenus de la vente de pierres dans le<br />

Yorkshire au pr<strong>of</strong>it du roi. Ces revenus sont cependant déduits de la ferme exploitée<br />

temporairement par Ranulf de Glanvill, l’administrateur des biens confisqués par<br />

Henri II dans la région, ce qui suggère que les carrières exploitées à cette date<br />

n’appartenaient pas au domaine royal 283 . Il s’agit peut être des grandes carrières situées<br />

280 PR 24 H.II, p. 131 : in custamento ducendi maisrenum ad operationem ecclesie de Waltham a<br />

Bruningefeld ad Wabrigge ; PR 25 H.II, p. 121 : in custamento ducendi mairemium a Bromlega ad<br />

Waibrigge ad operatione ecclesie de Waltham. Il existait cependant un site nommé Weybridge non loin<br />

de Battersea.<br />

281 PR 16 Jean, p. 67 : £10 17s. 3d. in operatione XV milia quarellorum; 40s. 10d. in cariagio XXX millia<br />

quarellorum a Cnarreburc usque ad Portesmue.<br />

282 THEIS, V., « Pratiques artisanales et politique de grands travaux: l'exemple du palais de Pont-de-<br />

Sorgues au XIVe siècle », Cahiers d'histoire et de philosophie des sciences: Artisans, industrie. nouvelles<br />

révolutions du Moyen Âge à nos jours, 52 (2004), p. 307-319.<br />

283 PR H.II, p. 94 : 5s. de lapidibus ventidis.<br />

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