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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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Les pipe rolls permettent également d’évaluer les coûts de transport des<br />

cargaisons de plomb. Ainsi, pour 100 carretata de plomb, valant £33 6s.8d. en 1188, il<br />

faut d’abord £9 13s. 11d. pour leur acheminement du Peak à l’Humber c'est-à-dire pour<br />

remonter la Derwent puis la Trent, puis £6 13s. 4d. pour affréter deux gros navires qui<br />

portent ledit plomb de l’Humber à Rouen, puis £a13 15s. pour transporter ce plomb de<br />

Rouen à <strong>Paris</strong> 528 soit, au total, des frais de transport s’élevant à plus de la moitié du coût<br />

du plomb lui-même. Si la plus grande partie du transport s’effectuait par voir maritime<br />

comme le signale l’affrètement de navires à York, ainsi qu’à Yarm (Yorkshire) 529 ,<br />

Boston ou Hoyland 530 (Lincolnshire) où se tenait une foire dont les revenus sont<br />

affermés par la Couronne à partir de 1176, lorsque l’honneur est aux mains d’Henri<br />

II 531 . Le trajet de la minaria à la plumbaria s’effectuait en revanche par voie terrestre, ce<br />

qui explique la variation des prix du plomb entre le Peak et Newcastle, c'est-à-dire là où<br />

les agents du roi acquéraient le plomb sous forme métallique.<br />

dépendante de la confiance accordée à la frappe, permet de comprendre non seulement l’essor des prix au<br />

début du XIII e siècle (et les raisons pour lesquelles ils sont restés forts), mais aussi comment l’essor<br />

continu de l’argent, à partir des années 1180, aurait pu avoir lieu sans une telle inflation : LATIMER, P.,<br />

« Wages in late twelfth and early thirteenth century England », H.S.J., 9 (1997), p. 185-205.<br />

528 PR. 34 H.II, p. 119 : in custamento carriandi idem plumbum de Pecco usque Humbre ; p.119 : pro<br />

locandis II navibus ad deferendum idem plumbum ad Humbre usque Rothomagum ; MRSN, I, p. 70 : pro<br />

plumbo quod rex dedit Abbati de Clarevalle portando a Rothomagus ad <strong>Paris</strong>ius (1180).<br />

529 PR 27 H.II, p. 47 : in custamento ducendi CCXLI carretatis plumbi ab Everwick usque Rothomago.<br />

Contrairement à I. Blanchard, et suivant la traduction de A. Raistrick, il me semble plus probable que le<br />

toponyme Jarun rencontré dans les Pipe Rolls signifie Yarm et non Jarrow. Bien qu’il existe le terme<br />

tardif de Jarou pour désigné Jarrow, l’orthographe la plus commune et conforme à celle de Bède est<br />

Gyruum, ou Gyrwe, voire Girue. MAWER, A., The Place-Names <strong>of</strong> Northumberland and Durham, 1920,<br />

p.123-124. Par ailleurs les orthographes Jarum et Iarun sont attestées pour Yarm à la fin du XII e siècle.<br />

SMITH, A. H., The Place-Names <strong>of</strong> the North Ridding <strong>of</strong> Yorkshire, 1928, p. 172.<br />

530 En 1184, 20 carretata de plomb sont transportées depuis Hoyland (Hoilanda) jusqu’à Rouen, pour les<br />

travaux du château de Gisors (PR 30 H.II, p.28, pro ducendo eodem plumbo ab Hoilanda usque ad<br />

pontem de Rothomago). La difficulté à localiser le site de Hoyland a induit en erreur Arthur Raistrick et<br />

Bernard Jennings qui le traduisent par Hollande, pays de prédilection des échanges commerciaux anglais<br />

depuis le XII e siècle, ce qui les amène ensuite à identifier Rotterdam dans Rothomago au lieu de Rouen.<br />

Or, dans les comptes de l’Échiquier normand de 1184, existe une entrée dans la ferme de Gisors<br />

mentionnant 32 sous nécessaires pour faire venir le plomb de Rouen à Gisors pour couvrir la chambre du<br />

roi et la tour (MRSN, I, p. 111 : pro plumbo portando a Rothomago ad Gisorciam ad cooperiendam<br />

cameram regis et turrim) En réalité, Hoyland constituait un ancien hundred du Lincolnshire incluant<br />

Boston et l’estuaire de la Need. Dans le Domesday Book, il est question des hommes de Holland, capables<br />

d’arbitrer une querelle entre l’évêque de Lincoln et le comte Alan de Bretagne. FOSTER, C. W. et<br />

LONGLEY, T., The Lincolnshire Domesday and the Lindey Survey, 1924. Le fief d’Hoyland relevait en<br />

effet de l’honneur de Richmond, ce qui explique que le plomb envoyé à Holland venait du<br />

Richmondshire ; CLAY, C. T.; CLAY, E. M. et FARRER, W. (eds.), Early Yorkshire Charters, 1914-<br />

1965, V, p. 7.<br />

531 PR 25 H.II, p. 24 : Ranulph de Glanville rend compte en 1179 de £79 7s. 8d. de feria de Hoiland hoc<br />

anno. Cette foire était alors manifestement un marché pour le plomb en provenance des mines du<br />

Richmondshire.<br />

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