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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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La dernière phrase montre que l’établissement de ces normes était étroitement lié<br />

au principe de reddibilité des châteaux baronniaux et la clause 5 le confirme puisqu’elle<br />

stipule le droit du duc à placer des garnisons dans les châteaux de ses barons et de<br />

demander des otages pour s’assurer de leur loyauté 17 . La prise de possession d’un<br />

château s’accompagnait également de cérémonies de remise de clefs ou de placement de<br />

bannières in signum domini. Ge<strong>of</strong>froy de Vigeois raconte le déroulement d’un tel<br />

événement, en 1183 :<br />

Le lundi, le vicomte Aymar fit la pax avec Pierre de Pierre-Buffière,<br />

seigneur de ce château et aussitôt qu’on lui eut livré la tour, le<br />

vicomte y fit arborer son étendard avec celui du roi et de Curbaran, et<br />

pendant tout un jour et une nuit, il fit annoncer, à son de trompe, sa<br />

victoire à toute la contrée. Le lendemain selon le traité, il rendit la<br />

tour à Pierre 18 .<br />

On peut néanmoins s’interroger sur les rapports entre la théorie juridique et les<br />

pratiques des rois anglo-normands : si l’on en croit Robert de Torigini, le droit de<br />

reddibilité était reconnu et fréquemment mis en applications par Henri I er et Henri II.<br />

Il [Henri I er ] prit plusieurs forteresses et le roi se substitua à presque<br />

tous les barons normands 19 .<br />

Le roi Henri [II] prit dans sa main les fortifications du comte de<br />

Meulan et de ses autres barons en Normandie et mis ses fidèles sous<br />

son commandement 20 .<br />

En Angleterre, si les Leges Henrici Primi reprennent l’affirmation d’une<br />

juridiction royale sur la castellatio trium scannorum 21 , renouant ainsi avec le principe<br />

17 HASKINS, C. H., « The Norman 'Consuetudines et Iusticie' <strong>of</strong> William the Conqueror », E.H.R., 23: 91<br />

(1908), p. 502-508, (p. 507) : Et si dominus Normannie filius vel fratrem vel nepotem baronis sui qui non<br />

esset miles voluit habere obsidem de portanda fide, nullus sibi contradicere potuit.<br />

18 GEOFFROY DE VIGEOIS, Chronique précédée d’une étude sur la chronique de Ge<strong>of</strong>froy, 1864p.<br />

159.<br />

19 TORIGNI, I, p. 126 : Cepit quoque plura alia castra et omnes fere principes Normanniae regi se<br />

subdidere.<br />

20 Ibid., I, p. 331: (1161) : Henricus rex munitions comitis Mellenti et aliorum baronum suorum in<br />

Normannia in maun sua cepit et fidelibus suis commendavit.<br />

21 Cn terme a posé des problèmes d’interprétation. Charles Coulson et Norman Pounds pensent que<br />

scannum est une variation du terme scabellum des Consetudines et Justicie de 1091. COULSON, C. A.,<br />

« <strong>Free</strong>dom to crenellate by licence: an historiographical revision », Nottingham Medieval Studies, 38<br />

(1994), p. 86-137; COULSON, C. A., « The castles <strong>of</strong> the Anarchy », dans The Anarchy <strong>of</strong> the King<br />

Stephen’s Reign, 1994, p. 67-92; POUNDS, N. J. G., The Medieval Castle in England and Wales. A<br />

Social and Political History, 1994, p. 29, p. 305, n.17. La confusion aurait été créée par une note de Ella<br />

Armitage alors que les deux termes ont clairement le même sens. ARMITAGE, E. S., The Early Norman<br />

Castles <strong>of</strong> the British Isles, 1971, p. 378.<br />

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