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de Windsor non seulement un lieu de villégiature, mais aussi une vitrine de la
monarchie. Situé en aval de Londres, sur la Tamise, l’ancienne résidence anglo-saxonne
de « Old Windsor » avait été le lieu de plusieurs cérémonies royales au XI e siècle, mais
le site est abandonné par Henri I er qui préfère développer le château construit par
Guillaume le Conquérant, situé à proximité (à 3 km au nord-ouest environ) 348 . La
situation géographique de Windsor, sur la vallée de la Tamise ne nécessitait pas
d’importants aménagements défensifs, ce qui permettait de déployer le site pour mettre
en scène la richesse et la puissance royales. Guillaume le Conquérant avait choisi pour
le château l’un des rares sites de hauteur surplombant la Tamise, sans doute dans
l’objectif d’en faire un avant poste pour protéger Londres. Windsor cumulait donc
l’avantage d’être à la fois au bord de l’un des plus grands parcs royaux d’Angleterre et
d’être un site permettant d’exalter les qualités défensives des constructions royales.
Symbole de l’« efficacité militaire », Henri II fait donc ériger un donjon circulaire en
pierre, qu’Edward III remplacera par la Round Tower actuelle (illustration 5.45). À
partir de 1170, près de £900 sont en effet consacrées aux « operatione castelli de
Windlesores » sous la direction de maître Geoffroy de Windsor jusqu’en 1178, date à
laquelle il est remplacé par son compagnon Osbert de Eton, qui apparaît dès lors comme
le nouveau maître du chantier 349 . Les travaux incluent à partir de 1172, la construction
des enceintes, puis en 1173 et 1174, le contexte aidant, l’aménagement de la cour
(bayle) et du castrum devient le principal poste de dépenses 350 . Selon Derek Renn, c’est
à Windsor que se seraient développées les premières archères dans les tours carrées du
mur sud 351 . Les dépenses des domorum regis ne réapparaissent cependant pas avant
1181. Sous le règne de Richard, Windsor est devenu une base arrière pour les opérations
militaires entre les partisans du roi et ceux de Jean sans Terre, si bien qu’en 1194, les
dépenses sont affectées à la réparation des dommages causés par le siège de 1193 352 . La
348 ASTILL, G. G., « Windsor in the context of medieval Berkshire », dans Windsor : Medieval
Archaeology, Art and Architecture of the Thames Valley, 2002, p. 1-14.
349 PR 16 H.II, p. 70: £20 in operatione castelli de Windlesores per visum Galfridi magistri; PR 25 H.II,
p. 87: £20 in operatione castri de Windresores per Osbertum magistrum pers visum Willelmi de
Windresores et Henrici de Pinkinni.
350 PR 18 H.II, p. 16 : £16 40s. in operatione muri circa castellum de Windesores ; PR 19 H.II, p. 68 : £74
7s. 6d. summa denariorum quos idem Ricardus [de Luci] misit hoc anno in operatione predicti castelli de
predicta ballia; PR 21 H.II, p. 137 : £80 : in operatione castri de Windresores. Les enceintes du bayle qui
étaient en bois furent remplacées par des murs en pierre sous Henri III vers 1223-24. JANSEN, V.,
« Henry III's Windsor: Castle-building and Residences », dans Ibid., p. 95-111.
351 RENN, D. F., « Castle fortifications in England and adjoining countries from 1150-1250 », dans Le
château médiéval et la guerre dans l'Europe du Nord-Ouest: mutations et adaptations. Revue du Nord,
1998, p. 53-59.
352 PR 5 Richard, p. 158 : £8 7s. 9d. : pro lapidibus et pro cordis et quarellis et enganiis et targiis et
sulphure et pice dura missis ad predictum exercitum ; PR 6 Richard, p. 256 : in reparatione porte et
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