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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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l’itinérance de la cour se caractérisait non seulement par sa mobilité ininterrompue mais<br />

également par le fait qu’elle avait pour fonction de parcourir l’ensemble de l’espace sur<br />

lequel s’exerçait la puissance du prince. Cette déambulation qui vise à quadriller<br />

l’espace constitue un élément constitutif de la construction des territoires. Quels étaient<br />

alors les lieux choisis pour célébrer ces cours solennelles et dans quelle mesure la<br />

multiplicité de ces lieux permet-elle de comprendre comment fonctionnait la dispersion<br />

des fonctions capitales dans l’empire des Plantagenêt ?<br />

1.3.1- La dispersion des capitales et de leurs fonctions<br />

La carte 5.9 des lieux où furent tenues des cours solennelles de Noël et de<br />

Pâques par Henri II se superpose relativement bien à la carte de ses itinéraires,<br />

soulignant la forte relation entre les déplacements de la cour et la nécessité de mettre en<br />

scène l’autorité royale. Cette adéquation est cependant beaucoup moins nette sur la carte<br />

représentant les cours solennelles tenues par Jean et Richard, tout d’abord parce qu’ils<br />

semblent avoir attaché moins d’importance à la multiplicité de ces cours solennelles,<br />

préférant développer un cérémonial plus exigeant lors de quelques occasions bien<br />

préparées (voir infra). Pour ce qui concerne le règne d’Henri II, on s’aperçoit qu’il n’y a<br />

pas de lieu de prédilection, au contraire, il semblerait plutôt qu’Henri II ait cherché à<br />

multiplier les lieux symboliques du pouvoir. C’est ainsi plutôt à Caen, Bur-le-Roi ou<br />

Argentan plutôt qu’à Rouen qu’il tient sa cour en Normandie, et ailleurs en France, à<br />

Saumur et à Chinon autant qu’à Angers et à Poitiers, y compris à Nantes. Tous ces lieux<br />

constituent plus généralement un réseau dans lequel étaient réparties les différentes<br />

fonctions capitales du gouvernement 122 . En Normandie, par exemple, si Rouen apparaît<br />

traditionnellement comme la capitale « historique » du duché, Fécamp sous les premiers<br />

ducs, puis Caen à partir de Guillaume le Conquérant sont également devenues<br />

successivement des centres ducaux de première importance 123 . Si Rouen peut être<br />

également considérée comme la capitale économique du duché (voir chapitre 3), c’est à<br />

Caen qu’Henri I er fait construire la salle de l’Échiquier et qu’Henri II installe le trésor<br />

sous la garde du sénéchal, plaçant ainsi le centre fiscal et administratif à Caen plutôt<br />

qu’à Rouen 124 . De même, alors qu’Angers et Poitiers constituaient les principaux lieux<br />

122 BOUCHERON, P. et al., « Formes d’émergence, d’affirmation et de déclin des capitales : rapport<br />

introductif », dans Les villes capitales, 2006, p. 1-43.<br />

123 BATES, D., « Rouen from 900 to 1204 : from Scandinavian Settlement to Angevin ‘Capital’ », dans<br />

Medieval art, architecture and archaeology at Rouen, 1993, p. 1-11.<br />

124 HASKINS, C. H., Norman institutions, 1918, p. 94-100.<br />

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