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En outre, la croissance des revenus de l’Échiquier normand n’apparaît pas si<br />

extraordinaire si on la compare aux revenus capétiens de la même époque. John<br />

Baldwin a en effet estimé qu’entre 1180 et 1202-03, les revenus de Philippe Auguste<br />

étaient passés de 20 000 à 115 000 livres parisis, ce qui représente une croissante<br />

encore plus forte, liée en partie à l’augmentation des territoires dominés par le roi de<br />

France 24 . Cette année-là, année cruciale, les revenus français dépassent pratiquement les<br />

revenus normands. De nombreux historiens, reprenant l’idée de Roger de Wendover,<br />

ont ainsi affirmé que l’enjeu financier avait été déterminant dans la conquête de la<br />

Normandie par Philippe Auguste 25 . En 1978, John Gillingham remet en cause cette<br />

assertion en montrant que le compte de 1202-03 comprenait de l’argent provenant du<br />

Temple qui ne peut être inclus dans les « revenus ». Refaisant les calculs, il montre que<br />

les revenus de Philippe Auguste étaient, à cette date, comparables à ceux de Jean, c'est-<br />

à-dire compris entre £51 000 et £72 000 26 . Pour Sir James Holt cependant, Jean s’est<br />

montré incapable d’utiliser ses médiocres ressources de manière efficace dans la zone<br />

immédiate des combats, car seuls de faibles montants ont été transférés d’Angleterre<br />

vers la Normandie à cette date 27 . Il remarque également qu’il n’y a aucun document<br />

attestant des transferts d’argent depuis l’Anjou ou l’Aquitaine, alors que le Trésor<br />

anglais a envoyé de l’argent vers ces régions à plusieurs reprises. Pour J.C. Holt,<br />

l’absence d’une réelle solidarité financière des territoires continentaux de l’empire pour<br />

contribuer à la défense des frontières de la Normandie caractérise ce qu’il appelle<br />

« l’échec » angevin. En réalité, cette absence de solidarité pourrait bien cacher l’absence<br />

d’un système efficace de levée et de contrôle des taxes prélevées par les agents royaux,<br />

Richard envoya l’abbé de Caen en Angleterre, depuis ses territoires continentaux, investi de son autorité<br />

pour enquêter étroitement et consciencieusement sur la question des revenus)<br />

24<br />

BALDWIN, J. W., Philippe Auguste et son gouvernement: les fondations du pouvoir royal en France<br />

au Moyen âge, 1994, p. 204-209.<br />

25<br />

LOT, F. et FAWTIER, R., Le Premier budget de la monarchie française. Le Compte général de 1202-<br />

1203, 1932; POWICKE, M., The Loss <strong>of</strong> Normandy : 1189-1204 : Studies in the History <strong>of</strong> the Angevin<br />

Empire, 1963 et HOLT, J. C., « The end <strong>of</strong> the Anglo-Norman realm », Proceeding <strong>of</strong> the British<br />

Academy, 61 (1975), p. 223-265 ; voir aussi NORTIER, M. et BALDWIN, J. W., « Contributions à<br />

l’étude des finances de Philippe Auguste », B.E.C., 138 (1980), p. 5-33; BALDWIN, J. W., Philippe<br />

Auguste et son gouvernement: les fondations du pouvoir royal en France au Moyen âge, 1994, p. 185-<br />

233 ; BISSON, T. N., « Les comptes des domaines au temps de Philippe Auguste. Essai comparatif »,<br />

dans La France de Philippe Auguste: le temps des mutations, 1982, p. 521-538 voir aussi HOLT, J. C.,<br />

« The Loss <strong>of</strong> Normandy and Royal Finances », dans War and Government in the Middle Ages. Essays in<br />

honour <strong>of</strong> M.O. Prestwich, 1984, p. 92-105.<br />

26<br />

GILLINGHAM, J., Richard the Lionheart, 1978, p. 304 ; GILLINGHAM, J., Richard I, 1999, p. 284,<br />

338, 347 : cite ROGER DE WENDOVER, Liber qui dicitur Flores Historiarum, 1965 [1886-89].<br />

27<br />

HOLT, J. C., « The Loss <strong>of</strong> Normandy and Royal Finances », dans War and government in the Middle<br />

Ages. Essays in honour <strong>of</strong> M.O. Prestwich, 1984, p. 92-105. Pour un résumé des débats voir TURNER, R.<br />

V., King John, England’s Evil King ? 2005, chap.4.<br />

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