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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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les investissements massifs des revenus de la terre mais aussi par l’attention accordée<br />

aux formes des constructions dont les plus « belles » sont aussi les plus difficiles à<br />

réaliser. Elle s’accompagne aussi d’une reconnaissance accrue des capacités techniques<br />

et intellectuelles des hommes qui formaient l’élite de ces catégories pr<strong>of</strong>essionnelles.<br />

Cependant, le milieu de ces pr<strong>of</strong>essionnels est loin d’être homogène : il ne forment pas<br />

un corps constitué avant la toute fin du Moyen Âge. Il s’agit d’individus issus des<br />

métiers mécaniques qui, à un moment donné, ont acquis, soit par la transmission<br />

familiale de connaissances empiriques soit par l’alliance entre un savoir scientifique et<br />

ses applications pratiques, l’occasion de travailler pour le compte du prince 164 . Comme<br />

Elyas, les quelques ingénieurs mentionnés dans les pipe rolls font sans doute partie de<br />

ces hommes nés de peu, et qui ont fait carrière en mettant leurs compétences techniques<br />

et intellectuelles au service du roi.<br />

Esquisse pour une prosoprographie des ingénieurs du roi<br />

Les pipe rolls ne permettent pas de faire une véritable prosoprographie de cette<br />

petite trentaine d’individus (voir tableau 6.13). Seules quelques trajectoires peuvent être<br />

suivies sur une longue période, la plupart des ingénieurs n’apparaissant que de manière<br />

ponctuelle sur un ou, plus rarement, sur plusieurs chantiers. Le principal ingénieur<br />

d’Henri II est Ailnoth, dont le nom indique l’origine anglaise. Outre les tâches<br />

d’entretien des bâtiments de Westminster qui lui incombent, au titre de la garde des<br />

demeures royales, Ailnoth est appelé à intervenir sur plusieurs chantiers pendant le<br />

règne d’Henri II. En 1167 et en 1173, il est à Windsor 165 , puis lors de la révolte de<br />

baronniale de 1173 et 1174, il est mobilisé à la Tour de Londres et dans les années qui<br />

suivent, il œuvre à la chapelle royale de la cathédrale Saint-Paul de Londres. On le<br />

retrouve également dans le Suffolk pour démolir les châteaux d’Hugues Bigod,<br />

Framlingham et Walton (voir chapitre 2) 166 . Les travaux dont il a la charge à<br />

Westminster, dans les années 1180, sont de natures diverses et consistent, par exemple,<br />

à s’occuper de la réparation des quais du palais ou de la confection du trône royal de la<br />

chapelle saint John de Westminster ; il s’occupe également des réparations de la<br />

1918), p. 81-89; PEVSNER, N., « The term "architect" in the Middle Ages », Speculum, 17 (1942), p.<br />

549-562; KNOOPL, D. et JONES, G. P., The Medieval Mason. An Economic History <strong>of</strong> English Stone<br />

Building in The Latter Middle Ages and Early Modern Times, 1949.<br />

164 BRAUNSTEIN, P., « Les techniciens et le pouvoir à la fin du Moyen Âge : une direction de<br />

recherche », dans Travail et entreprise au Moyen Âge, 2004, p. 35-72.<br />

165 PR 13 H.II, p. 1, 3, PR 14 H.II, p. 1, 200. PR 17 H.II, p. 148 ; PR 19 H.II, p. 183.<br />

166 PR 20 H.II, p. 8-9 ; PR 21 H.II, p. 108, PR 22 H.II, p. 60.<br />

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