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notion pour décrire l’organisation de l’espace au Moyen Âge (voir chapitre 5) 103 . Les
Plantagenêt disposaient en effet de plusieurs villes ducales ou comtales, en Normandie,
mais aussi en Anjou et en Poitou, qu’ils ont aussi largement patronnés. L’attachement
du prince à la caput de ses territoires se traduisait alors souvent par la mise en œuvre de
constructions urbaines d’utilité commune.
1.2.3- La construction des enceintes à Nantes et Poitiers
Peu après avoir été investi du titre ducal en 1181, Geoffroy de Bretagne fait
entreprendre la fortification des remparts à Nantes. Si ces travaux avaient une vocation
militaire (voir chapitre 4), ils constituaient également une manière pour le nouveau duc
de manifester publiquement sa prise de possession de la ville. Selon Judith Everard,
l’extension des murs concernait l’angle nord-est des enceintes romaines face aux rives
de d’Erdre. Bien que cette partie soit traditionnellement attribuée aux ducs Guy de
Thouars et Pierre de Dreux au début du XIII e siècle, une charte du prieuré de Saint-Cyr
faisant état des dommages causés par l’extension des fortifications de la cité montre
clairement qu’elle avait commencée dès la fin du XII e siècle (plan 3.8) 104 .
Le rôle des Plantagenêt dans le développement de la ville de Poitiers est mieux
connu. Hormis la construction du palais, attribué notamment au patronage d’Aliénor, il
n’est pas impossible qu’ils aient également participé à la reconstruction des remparts de
la ville, sans doute ceux qui avaient été érigés par les poitevins lors de la révolte contre
Louis VII en 1138. Selon l’abbé Suger en effet, lorsque Aliénor suivit Louis VII à Paris
en 1138, « on apporta la nouvelle que les citoyens de Poitiers s’étaient liés par une
commune, qu’ils avaient fortifiés la ville d’un fossé et d’une palissade… » 105 . Selon
Robert Favreau, il ne peut s’agir que d’une défense plus large que l’enceinte romaine
sans doute partiellement détruite par Louis VII, lors de la reprise de la ville, et
reconstruite par Henri II et Aliénor. Robert Favreau fonde cette hypothèse sur un extrait
103 BOUCHERON, P. et al., « Formes d’émergence, d’affirmation et de déclin des capitales : rapport
introductif », dans Les villes capitales, 2006, p. 1-43.
104 EVERARD, J. A., Brittany and the Angevins : province and empire, 1158-1203, 2000, p. 130; The
charters of Duchess Constance of Brittany and her family : 1171-1221, 1999, p. 30 n° Ge28: me dedisse
et concessisse … VI libras in meis redditibus bancorum Nannetensius annuatim … pro recompensatione
dampnorum illorum que predicta domus passa est super fosetis et muris meis in earum vineis et terris
constitutis.
105 FAVREAU, R., La Ville de Poitiers à la fin du Moyen âge une capitale régionale [1], 1978, p. 50 ;
PON, G. et CHAUVIN, Y., « Chartes de libertés et de communes de l'Angoumois, du Poitou et de la
Saintonge (fin XIIe-début XIIIe siècles) », dans Bonnes villes du Poitou et des pays charentais (XIIe-
XVIIIe siècles), 2002, p. 25-149, p.97 cite SUGER, Oeuvres Tome I. Écrit sur la consécration de Saint-
Denis. L’œuvre administrative. Histoire de Louis VII, 1996, p. 166-173.
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