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d’Aliénor. La cession de l’Auvergne aux ducs d’Aquitaine avait en effet été accordée
par Louis VI au profit d’un rapprochement entre les deux familles qui avait débouché
sur le mariage de leurs deux enfants 371 . Confrontés à la supériorité militaire des
Plantagenêt, les rois de France développent des stratégies pour s’introduire dans le
comté et faire progresser leurs positions en se revendiquant défenseurs des églises.
Lorsqu’il était duc d’Aquitaine, Louis VII avait réactivé ses relations avec les évêques
de Clermont, d’Issoire et du Puy et le monastère de Brioude, qu’il parvint à conserver
après 1152. La seigneurie monastique de Brioude s’étendait alors sur une bonne partie
du Brivadois, qui échappait ainsi de fait à la mouvance du nouveau duc d’Aquitaine 372 .
C’est au nom de cette protection royale que Louis VII intervient en 1163 dans un conflit
complexe qui engage plusieurs acteurs autour du monastère de Brioude, en
emprisonnant les comtes de Mercoeur et Polignac. Henri II réagit en invoquant ses
droits de justice sur ses vassaux et obtient leur libération 373 . En 1167, Louis VII favorise
la partition du comté d’Auvergne en soutenant Guillaume le vieux lorsque celui-ci
s’empare des terres du Val d’Allier contre son neveu Guillaume le jeune qu’il repousse
sur les plateaux méridionaux 374 . Grâce à l’intervention militaire d’Henri II, ce dernier
parvint néanmoins à conserver le Lambron, Montferrand et Issoire et reste fidèle aux
Plantagenêt jusqu’en 1199 375 . Il ne semble pas qu’Henri II ait profité de son passage en
Auvergne pour affirmer sa potestas sur les forteresses du comte, sans doute pressé par
les menaces de Louis VII en Berry et en Vexin.
Cette partition n’a cependant rien de stable. Dès 1169, Louis poursuit ses
revendications et lance une première expédition militaire en Auvergne, s’emparant de
Nonette et d’Issoire, répondant aux suppliques des moines de la Chaise-Dieu harassés
par les seigneurs de Polignac 376 . Si là encore l’intervention militaire d’Henri II l’oblige
à reculer, il conserve néanmoins ses droits sur Nonette et sur le Velay. À cette date,
malgré ses revendications du droit de justice sur les deux comtes d’Auvergne, le roi
d’Angleterre n’a en réalité plus qu’un seul véritable vassal : le comte dauphin 377 . C’est
371
Ibid., I, p. 61 cite SUGER, Geste de Louis VII, BUR, M. (éd.), 1994, p. 167-167.
372
Ibid., I, p. 64-74, 80.
373
CHARBONNIER, P., Histoire de l'Auvergne des origines à nos jours, 1999, p. 185.
374
Il fonde la branche des Dauphins d’Auvergne, un titre qui n’apparaît cependant qu’au XIIIe siècle,
TEYSSOT, J., Riom capitale et bonne ville d'Auvergne, 1212-1557, 1999, p. 44, note 2.
375
TORIGNI, I, p. 363.
376
BRANCHE, D., L'Auvergne du moyen âge ... avec un atlas de planches, 1842, I, p. 201.
377
BALUZE, E., Histoire généalogique de la Maison d'Auvergne justifiée par chartes, titres, histoires
anciennes et autres preuves authentiques, 1708, I, p. 68. Lettre d’Henri II à Louis VII réclamant les droits
de justice sur les comtes d’Auvergne, ses vassaux : sed tamen comites de Alvernia homines meos, quia
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