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le roi était toujours présent dans le sud des Galles qui constituait un accès crucial vers
l’Irlande 187 .
Le retour des offensives royales dans les marches et la soumission des princes
gallois
Contrairement au sud, les marches du Herefordshire, Shropshire et Cheshire ont
constitué les principaux fronts à partir desquels ont été menées les expéditions royales
au cours des règnes de Richard et Jean. À partir de 1194, avec le retour du roi, la contre-
offensive anglaise est menée successivement par les chanceliers Hubert Walter et
Geoffroy FitzPeter, alors que Richard est sur le continent. Hubert Walter, qui avait déjà
fait renforcer le château de Carreghofa en 1194, notamment pour y exploiter les mines
d’argent, fait fortifier Bleddfa, Church Stretton, Mathrafal et Shrawardine en 1195 et
assiège Welshpool en 1196 188 . Il restaure également Hugues Mortimer dans son
honneur, écarté par Guillaume de Longchamp pendant la régence 189 . En 1198, Geoffroy
FitzPeter prend Paincastle et fait fortifier aux frais du roi le château de Robert Corbet,
Caus à Westbury, de même que Blancmonasterium, le château des FitzAlan, en 1199 190 .
La situation va cependant évoluer au cours du règne de Jean. Jusqu’en 1204, l’effort de
construction en Pays de Galles est limité aux grands chantiers des règnes de précédents :
les châteaux de Shrewsbury, Bridgnorth, Hereford, ainsi que White Castle, Grosmont et
Skenfirth sont réparés ou achevés, mais il n’y a pas de réelle politique de sécurisation
des nouveaux espaces conquis 191 . À partir de 1204, quelques châteaux réapparaissent
toutefois dans les comptes : Ellesmere (£35) et Shrawardine (£31), puis Montgomery en
1207 192 . Mais c’est seulement à partir de 1210, que le roi réagit activement à l’activisme
p.287-8.; PR 10 Jean, p. 24, PR 12 Jean, p. 110. Selon Sidney Painter, ces dotations visaient à créer un
contrepoids au pouvoir de Ranulf III de Chester mais Ifor Rowlands a montré que Ranulf ne constituait
pas une force majeure en Galles : au contraire, il était particulièrement vulnérable aux attaques de
Gwenwynwyn de Powys, contre lequel il fit construire les châteaux de Deganwy et Holywell en 1210. En
outre les ambitions politiques de Ranulf résidaient moins en Galles que dans le Richmondshire et les
Midlands PAINTER, S., The Reign of King John, 1979, p. 25-29; ROWLANDS, I. W., « King John and
Wales », dans King John. New Interpretations, 1999, p. 237-287.
187
PR 7 Jean, p.93 ; PR 9 Jean, p.5, 221 ; PR 10 Jean, p.103, PR 12 Jean p. 110.
188
PR 6 Richard, p.141, PR 7 Richard., p. 108, 244, PR 8 Richard, p.42.
189
LLOYD, J. E., A History of Wales from the Earliest times to the Edwardian Conquest, 1911, II, p.
579-80 cite RICHARD DE DEVIZES, Cronicon Richardi Divisensis de tempore Regis Richardi Primi :
The chronicle of Richard of Devizes of the time of King Richard the First, 1963, p. 30.
190
PR 10 Richard, p.110: 10 marcarum ad firmandum et muniendum castellum suum de Chaus ; PR 1
Jean, p. 73.
191
Entre 1200 et 1203, £156 sont dépensées en tout.
192
Jean considérait Montgomery comme étant d’origine publique ce que suggère l’expression « dum fuit
in manu regis » qui renvoie à la reprise en main du château par Henri I er , à la mort sans descendance de
son possesseur Baldwin de Boulers. PR 9 Jean, p. 5.
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