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l’abri des tourments propres à la cour et respirer un peu d’air frais de
la nature. 245
Woodstock et Clarendon faisaient partie des parcs les plus étendus du domaine
royal qui en comptait environ 150 à la fin du XII e siècle (respectivement 11 km de
circonférence env. et 1 800 hectares). Quoique faibles, les dépenses affectées aux parcs
montrent qu’ils étaient fréquentés et entretenus par les Plantagenêt. Les dépenses
d’entretien étaient alors inclues dans les gages des gardiens attitrés, payés annuellement
par le shérif 246 . Le gardien du parc de Clarendon, qui apparaît dès 1157, reçoit 30s. 5d.
Il s’agit sans doute de Serlon le forestier, qui reçoit 60s. 10d. à partir de 1167 et qui est
remplacé par son fils Jordan en 1175 jusqu’à la fin du règne d’Henri II 247 . Si cette
succession suggère que le titre de gardien des demeures royales était une charge
héréditaire, à partir du règne de Richard la garde est toutefois confiée à un connétable
Robert Tresgoz, à qui succède Hugues de Nevill sous Jean 248 . À Woodstock, Guillaume
de Breteville apparaît en 1194 et reçoit annuellement £15 « pour la garde de la maison
et du parc de Woodstock », jusqu’en 1202, date à la quelle il est remplacé par Geoffroy
Salvage (voir chapitre 6) 249 .
Amanda Richardson a fait remarquer qu’Henri II avait une pratique saisonnière
du parc de Clarendon. Comme Henri III au siècle suivant, Henri II semble avoir évité de
séjourner à Clarendon au beau milieu de l’été, préférant y séjourner en hiver 250 . Six des
huit visites connues peuvent en effet être datées entre novembre et mars, les deux autres
ayant lieu en avril et en juin, ce qui suggère que si la chasse avait lieu, c’était de
manière sélective, de façon à participer à la gestion du parc de cerfs : seuls les mâles
étaient alors chassés et les femelles épargnées. Les séjours hivernaux de Clarendon
suggèrent ainsi la part décroissante du rôle de la chasse dans l’occupation de ce palais.
245 RICHARD FITZNIGEL, Dialogus de Scaccario (and) Constitutio Domus Regis, 1983, p. 60 : In
forestis etiam penetralia regum sunt et eorum maxime delicie. Ad has enim venandi causa, curis
quandoque depositis, accedunt ut modica quiete recreentur. Illic, seriis simul et innatis curie tumultibus
omissis, in naturalis libertatis gratiam paulisper respirant…
246 RICHARDSON, A., « The King’s Chief delights’: a landscape approach to the royal parks of postconquest
England », dans The Medieval Park. New Perspectives, 2007, p. 27-48.
247 PR 3 H.II, p. 104 : 60s. Serlum forestarium in reparatione domorum regis de Clarendunie ; PR 3 H.II,
p. 106: 30s. 5d. custodes domorum regis de Clarendon; PR 13 H.II, p. 176 : 60s. 10s. Serloni custodes
domorum regis de Clarendonie ; PR 21 H.II, p. 188 : 60s. 10d. Iordano filio Serloni custodes domorum
regis de Clarendon.
248 PR 2 Richard, p. 132 : 60s ; 10d. Roberto Tresgoz pro custodia domorum regis de Clarendone; PR 2
Jean, p. 191: 60s. 10d. Hugonis de Nevill ad custodiam domorum regis de Clarendon.
249 PR 7 Richard, p. 38 ; PR 4 Jean, p. 205.
250 RICHARDSON, A., The Forest, Park and Palace of Clarendon, c.1200-c.1650. Reconstructing an
Actual, Conceptual and Documented Wiltshire Landscape, 2005, p. 26.
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