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une forme architecturée, un cadre monumental capable de personnifier l’institution, « au
point que l’évocation du seul bâtiment suffise à évoquer le mystère constitutif de
l’assemblée » 396 . En témoigne la vague des reconstructions systématiques d’églises par
les Normands et les Anglais aux XI e et XII e siècles 397 . La question de la visibilité est
alors ce qui apparaît comme l’enjeu central de l’épistémè qui se met en place autour de
1200 398 . Le visible devient en effet le mode d’accès aux mystères des espèces, par
essence invisibles, et par conséquent le nouveau socle du pacte de la croyance et de la
foi chrétienne, telles que redéfinies par le mouvement grégorien. De même que pour
l’Église/église, l’architecture castrale fonde et perpétue la légitimité du pouvoir princier
en le montrant et en mettant en scène la nature de sa domination 399 .
396
IOGNA-PRAT, D., La maison Dieu, 2006, p. 317-323.
397
FERNIE, E. C., The Architecture of Norman England , 2000.
398
RECHT, R., Le croire et le voir: l'art des cathédrales, XII-XVe siècle, 1999, notamment le chapitre 3
(p. 97-145).
399
RENOUX, A., « Les fondements architecturaux du pouvoir princier en France (fin IXe - début XIIIe
siècle) », dans Les Princes et le Pouvoir au Moyen Âge. Actes du XXIIIe congrès de la SHMESP, 1993,
p. 167-194.
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