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via regia et des communis strata apparaisse plus souvent comme un objet de<br />

l’intervention royale 328 . Comment ce processus se met-il alors en place ?<br />

David Harisson a récemment mis en cause l’idée longtemps véhiculée selon<br />

laquelle le réseau des voies romaines était toujours très important au XII e siècle 329 . Il<br />

propose au contraire de considérer l’époque anglo-saxonne comme un moment<br />

important de création de nouvelles routes, qui reprenaient vraisemblablement le tracé<br />

d’anciens passages antiques voire préhistoriques, comme Icknield Way. Selon les Leges<br />

Edwardi Confessori, une compilation de lois anglo-saxonnes rédigée peu après 1136, la<br />

paix du roi s’étendait au début du XII e siècle sur quatre routes principales : Watling<br />

Street, Fosse Way, Hikenilde Street et Erming Street, les deux premières parcourant le<br />

royaume longitudinalement et les deux autres latitudinalement (Illustration 3.20) 330 .<br />

Cependant, les Leges Henrici Primi ne font pas mention de ces quatre routes, mais<br />

stipulent au contraire que « toutes les herestrete (littéralement les routes de l’armée) 331<br />

relèvent entièrement du roi » 332 et « que les via regia sont celles qui sont toujours<br />

ouvertes, qui ne peuvent être ni fermées par des murs ni détournées et qui conduisent à<br />

une cité, une forteresse, un château ou une ville royale » 333 . Partant de cette apparente<br />

contradiction, Alan Cooper a démontré que les King’s Four Highways, n’étaient qu’une<br />

fiction légale fabriquée par Henri de Huntingdon au début du XII e siècle 334 . Selon lui,<br />

en effet, la définition des King’s Highways après la conquête est assez proche de la<br />

notion de voie publique telle que l’exprimaient les codes de loi anglo-saxonnes, mais le<br />

328 BELL, A., « The Organization <strong>of</strong> Public Work in Society and by the State in Early Medieval England<br />

c. 800 – c. 1300 », unpublished PhD, Oxford, 2002, p. 172 ; FLOWER, C. T., Public Works in Mediaeval<br />

Law, 1923, I; p. 47, II, p. xv, 355, 136.<br />

329 HARRISON, D. F., The Bridges <strong>of</strong> Medieval England, 2004, p. 47-56, critique STENTON, F. M.,<br />

« The Road System <strong>of</strong> Medieval England », The Economic History Review, 7: 1 (1936), p. 1-21 et<br />

TAYLOR, C., Roads and Tracks <strong>of</strong> Britain, 1994 et s’appuie sur HINDLE, B. P., Medieval Roads and<br />

Tracks, 1998.<br />

330 LIEBERMANN, F., Die Gesetze der Angelsachsen. Herausgegeben im Auftrage der Savigny-Stiftung,<br />

1898, I, p. 637 : pax regis multiplex est … alia quam habent quatuor chemini id est Waltingstrete, Fosse,<br />

Hilenilde-stret, Ermingstre, quorum duo in longitudinem regni, alii vero in latitudinem distenduntur ;<br />

O'BRIEN, B. R., God's Ppeace and King's Peace. The Laws <strong>of</strong> Edward the Confessor, 1999, p. 44-48.<br />

331 COOPER, A. R., « The Rise and Fall <strong>of</strong> the Anglo-Saxon Law <strong>of</strong> the Highway », H.S.J., 12 (2002), p.<br />

39-69 analyse les différentes sens des termes signifiant la route : herepath, strete, via regia, etc.<br />

332 DOWNER, L. J. (éd.), Leges Henrici primi, 1972, p. 108-109, c. 10.2: [De iure regis]. Omnes<br />

herestrete omnino regis sunt, et omnia qualstowa id est occidendorum loca, totaliter regis sunt in soca<br />

sua. (…et toutes les cwalstow, c’est à dire les lieux d’exécution sont entièrement dans la juridiction du<br />

roi).<br />

333 Ibid., p. 249, c. 80.3: et via regia dicitur que semper aperta est, quam enmo conclaudere potest vel<br />

avertere cum muris suis, que ducti in civitatem vel burgum vel castrum vel protum regium.<br />

334 COOPER, A. R., « The King's Four Highways: legal fiction meets fictional law », J.M.H., 20: 4<br />

(2000), p. 351-370, sur l’invention d’un « temps du roi Edward », voir aussi GARNETT, G., Conquered<br />

England, 2007, p. 9-18.<br />

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