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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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Terre une nouvelle paix. Cette paix dite du Goulet établit de nouvelles délimitations<br />

frontalières au pr<strong>of</strong>it du roi de France qui avait conquis la ville d’Évreux et une partie<br />

du comté, dans les limites suivantes :<br />

Des bornes sont posées au milieu de la route entre Évreux et Le<br />

Neubourg et tout ce qui est en deçà de ces bornes fait partie du<br />

royaume de France, de même que l’autre partie, du côté du Neubourg<br />

est au roi d’Angleterre. Le Neubourg reste au roi d’Angleterre et nous<br />

avons autant de terres vers Le Neubourg que nous en avons vers<br />

Conches et vers Aquigny en mesurant à partir du côté où se trouve<br />

l’abbaye de la Noé, où coule l’Iton.<br />

Quitteboeuf, et tout ce qui est autour nous appartient tandis que<br />

Tillières avec ses dépendances et Damville restent au roi<br />

d’Angleterre, de sorte que le seigneur de Brézolles ait ce qu’il doit<br />

avoir dans la seigneurie de Tillières et le seigneur de Tillières ce qu’il<br />

doit avoir dans la seigneurie de Brézolles. […]<br />

Malgré la précision toujours plus grande des découpages territoriaux émancipés<br />

de leur support naturel, ceux-ci n’impliquent cependant pas une séparation radicale des<br />

espaces puisque Damville et Tillières qui sont situés en deçà de l’Iton restent au roi<br />

d’Angleterre alors les terres au-delà d’Évreux sont au roi de France. Dans cet espace de<br />

positions partagées, le roi de France impose la destruction de toutes fortifications :<br />

Sachez que ni nous, ni le roi d’Angleterre ne peuvent fortifier à<br />

intérieur des bornes constituées entre Le Neubourg et Évreux, ni à<br />

Quitteboeuf, ni nous de notre coté, ni le roi d’Angleterre de son coté,<br />

ni les lieux fortifiés qui sont en deçà desdites bornes. Les fortifications<br />

de Portes et de Landes seront détruites immédiatement et aucune<br />

autre forteresse ne pourra y être réédifiée. […]<br />

Selon Daniel Power la paix du Goulet est le seul traité de la série qui établit une<br />

délimitation aussi exacte de la frontière entre les terres de Jean et de Philippe à travers<br />

l’Evreucin 117 . En s’interrogeant sur les raisons d’une telle précision en 1200, dans un<br />

territoire bien défini, il en déduit que cette démarcation est vraisemblablement le<br />

résultat d’un compromis entre Philippe, qui ne voulait pas renoncer à sa conquête de<br />

l’Evreucin, et Jean qui ne pouvait accepter de céder ce vaste comté dans son entier au<br />

roi de France. Pour que la paix soit viable, il fallait également que de larges zones soient<br />

démilitarisées et non plus un site comme les Andelys. C’est pourquoi, le traité prévoyait<br />

de faire détruire toutes les places fortes (mottes et châteaux) à l’intérieur de la zone<br />

117 POWER, D. J., The Norman Frontier in the Twelfth and Early Thirteenth Centuries, 2004, p. 416 ;<br />

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