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quelques vestiges que la tradition orale nomme « Fossés-le-Roi ». Selon Astrid<br />

Lemoine, « ces vestiges se présentent sous la forme d’une levée de terre rectiligne,<br />

orientée d’ouest en est, avec une légère déviation Sud-Nord. Elle est conservée sur 1,20<br />

mètres de hauteur au maximum et sur une cinquantaine de mètre de longueur. D’après<br />

la configuration rectiligne de ces structures et la fossilisation dans la tradition orale, on<br />

peut déduire qu’il s’agit très certainement des terrassements d’Henri II » 39 . Ces remparts<br />

de terres qui s’étendaient sur une quarantaine de kilomètres ne consistaient donc pas<br />

seulement à délimiter avec précision la frontière de la Normandie, en lui conférant un<br />

caractère à la fois linéaire et « naturel », puisque ce dispositif de fossés visait<br />

principalement à renforcer le tracé des rivières et à en assurer la jonction, mais opéraient<br />

un réel « verrouillage », dont les conséquences territoriales ont abouti, au sud, à la<br />

fragmentation de la seigneurie de Bellême, comme seigneurie de marches 40 . Selon<br />

Robert de Torigni ces fossés délimitant la frontière entre la France et la Normandie,<br />

avaient pour objectif de contenir ‘les brigands’ 41 . L’ambiguïté du terme praedones<br />

suggère que ces fossés n’avaient pas seulement une fonction militaire, mais<br />

comportaient également une dimension « publique », liée à l’intérêt général qui visait à<br />

lutter contre les guerres privées, menées par les vassaux du duc. Robert de Torigni<br />

compare d’ailleurs ces fossés aux levées de la Loire, un système de digues qui avait<br />

également pour but de lutter contre les crues du fleuve (voir chapitre 3) 42 .<br />

Le Vendômois : une principauté territoriale comme « marche féodale »<br />

Plus au sud, la frontière semble avoir été un espace beaucoup fluide, s’étendant<br />

quasiment sur toute la région du Vendômois. L’autonomie relative du seigneur de<br />

Vendôme explique sans doute que cette marche ait été considérée comme une « zone<br />

neutre » dans laquelle Henri II et Louis VII se sont rencontrés à plusieurs reprises. En<br />

juillet 1168, les deux rois se rencontrent à la Ferté Bernard pour discuter des<br />

délimitations réciproque de leurs dominium. Il est alors établi que les fortifications des<br />

39 LEMOINE, A., « Chennebrun, un bourg castral au cœur des conflits franco-normands du XIIe siècle »,<br />

Annales de Normandie, 48 (1998), p. 525-544.<br />

40 LOUISE, G., La seigneurie de Bellême : Xe-XIIe siècles : dévolution des pouvoirs territoriaux et<br />

construction d'une seigneurie de frontière aux confins de la Normandie et du Maine, à la charnière de<br />

l'an mil, 1992, I, p. 418-22.<br />

41 TORIGNI, II, p. 13-14 : Henricus fecit fossata alta et lata inter franciam et normanniam, ad praedones<br />

arcendos. Similiter fecerat in Andegavensi pago super Ligerim, ad aquam arcendam, quae messe et prata<br />

predebat…<br />

42 TORIGNI, II, p. 13, note 6.<br />

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