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vectoriel selon un modèle gravitaire) à partir de données quantitatives réelles 402 .
L’anamorphose ne constitue donc pas une représentation de la réalité géographique,
mais un outil heuristique qui offre l’avantage de contourner les effets pervers de la
représentation euclidienne. Deux grandes orientations structurent la construction de ces
cartes : une conception du fond en fonction des vitesses d’accessibilité, et la définition
des surfaces en fonction des masses. C’est la seconde orientation qui retiendra ici le plus
notre attention. Des cartes en anamorphose selon la densité des châteaux royaux, selon
la fréquence des visites royales (cartes 1.21, 1.22, 1.23), selon le nombre de séquence de
passage (pour saisir les parcours les plus empruntés), selon le montant des dépenses
permettront non pas de refléter l’espace de l’empire tel qu’il était mais de proposer une
nouvelle manière de représenter les différents aspects de la spatialisation du pouvoir
dans l’empire Plantagenêt. L’exploration heuristique de ces anamorphoses sera en partie
l’objet du chapitre 5.
3.3- Conclusion du chapitre
Alors que l’espace devient un nouveau mode d’appréhension et de
compréhension de la période féodale, il était difficile de ne pas dresser un bilan
historiographique de l’état des connaissances. Les problématiques qui avaient été
jusqu’à présent formulées par la question de l’empire trouvent ainsi un nouvel éclairage.
Si dans un débat aussi clivé que celui de « l’empire angevin », retracer l’histoire des
positions historiographiques constitue un préliminaire attendu, l’objectif n’était pas ici
uniquement d’en faire le bilan mais de situer la perspective de cette étude. En
reformulant la problématique de l’empire, à partir des processus complexes de
spatialisation et de territorialisation insérés dans une problématique de « glocalisation »,
il s’agissait de mettre en place l’idée que les pratiques castrales, prises en compte à
différentes échelles d’analyse, permettent de saisir la manière dont les Plantagenêt ont
construit la souveraineté de leur pouvoir, l’imperium de leur empire. Dans les chapitres
suivants, cette construction territoriale sera abordée en 5 points : le renforcement de la
puissance publique des princes sur l’aristocratie par le contrôle des lieux structurant de
l’espace (chapitre 2), les conditions de réapparition d’une dimension publique de
l’intervention royale dans certaines constructions (chapitre 3) ; le rôle de la délimitation
des frontières dans la définition d’un pouvoir territorial (chapitre 4) ; le rôle de
402 LANGLOIS, P. and DENAIN, J.-C., « Cartographie en anamorphose », Cybergeo, Cartographie,
Imagerie, SIG (14 mars 2007), .
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