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Outre la forteresse de La Roche (castrum de Roka), dont les vestiges dominent
toujours la Seine, le chantier des Andelys comprenait également la fortification de la
demeure royale situés dans l’île en face du bourg (castrum de Insula et domorum regis
de insula). Le manoir épiscopal est alors entouré d’une enceinte de pierre dont le coût
s’élève à £ a 1205 107 . La mise en place d’un tel chantier, faisant affluer des milliers de
travailleurs, s’est également accompagné de la fondation d’un bourg neuf, à côté de
celui des Andelys, appelé La Culture (aujourd’hui le Petit Andely), en contrebas de la
forteresse sur les rives de la Seine (illustration 4.8, fig.1). La construction des maisons,
et des fossés de ce bourg est alors partiellement prise en charge par l’administration
ducale comme le montre certaines entrées des rouleaux de l’Échiquier 108 . Guillaume le
Breton décrit le site quelques années plus tard :
Il édifia sur les rives orientales de la Seine, sur un lieu très fortifié,
une ville des plus extravagantes qui était d’un côté entourée par la
Seine et de l’autre par un étang très vaste et très profond, d’où
naissaient deux ruisseaux, qui pourraient être appelés rivières, et qui
se jetaient dans la Seine aux deux entrées de la ville. Il fit construire
des ponts sur ces deux ruisseaux et fit élever, à l’entrée et autour de la
ville, des tours en pierre et en bois, avec des plates formes et des
ouvertures pour les arbalétriers. 109
La Seine elle même est également fortifiée : une rangée d’estacades (palicium
triplex) 110 et une série de ponts reliant l’île au bourg et à l’autre rive barraient le fleuve
en contrebas du château de la Roche 111 . Le coût d’une total d’une telle opération fut
in quo sibi, ni fallor, ita complacebat, ut etiam, si angelus de coelo id omittendum suaderet, anathema illi
esset.
107
MRSN, II, p. 310 : pro claudendo castro de Insula de petra ; voir aussi MORTET, V. et al., Recueil de
textes relatifs à l'histoire de l'architecture et à la condition des architectes en France, au Moyen âge :
XIe-XIIIe siècles, 1995 [1911-1929], p. 811-813 (équiv. 175-77).
108
MRSN, II, p. 310 : operationibus domorum et hericonorum et fossatorum de Cultura et in
operationibus domorum ville de subtus Roka.
109
RIGORD et GUILLAUME LE BRETON, Oeuvres, 1882-1885, I, p. 208-209 : et edificavit ibidem,
super ripam Sequane a parte orientali villam amentissimam in loco munitissimo ; ex una enim parte
circuibat eam fluvium predictus et ex alia stagnum amplissimum et profundum ex quo stagno duo rivi,
quorum uterque amnis vocari poterat, in utorque introitu ville in fluvium Sequanam derivantur et super
utrumque rivum edificavit pontes et turres lapideas et ligneas tam in introitibus quam in circuitu erexit,
propugnaculis et fenestris arcubalistaribus interjectis ; GUIZOT, F. (éd.), Rigord, Vie de Philippe
Auguste. Guillaume le Breton, Vie de Philippe Auguste. Vie de Louis VIII. Nicolas de Bray, Faits et
gestes de Louis VIII, 1823-35, p. 222.
110
RIGORD et GUILLAUME LE BRETON, Oeuvres, 1882-1885, II, p. 180 : Paliciumque triplex, quod
erat Gaillardica subtus/ Menia, quadratis palis et robore duro/ usque sub extremas protensum fluminis
oras ; (sous la forteresse de Château Gaillard, il y avait trois rangées d’estacades, des pieux taillés et
solidement fortifiés, s’étendant d’une extrêmité à l’autre du fleuve).
111
MRSN, II, p. 309, 310 : pro ponte Makade facienda ; pro ponte qui vadit per mediam Insulam de
Gardon; pro ponte de inter duas insulas faciendam ; et in operationibus de pontibus et breticis et
hericonibus de versus Toenie scilicet in virga et palo. Selon V. Mortet de P. Deschamps, le pont
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