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entre Richard et Bérengère de Navarre, qu’elle accompagne jusqu’à Chypre en 1191.
Ces tentatives diplomatiques qui renforçaient les relations avec les rois ibériques
expliquent donc en partie pourquoi les conflits se sont principalement déroulés en
Quercy et que les fortifications et les tensions frontalières se sont concentrées sur le
front de la Garonne.
Cependant, les Plantagenêt n’ont jamais renoncé à y affirmer leur autorité,
comme le montrent les multiples expéditions menées par Richard. Entre Noël 1176 et
janvier 1177, il s’attaque aux turbulents comtes de Béarn et de Bigorre et à leur
coalition. Il assiége d’abord Dax, puis la ville de Bayonne qui venaient d’être
« fortifiées contre lui » et s’en empare en moins de dix jours 351 . Richard entend alors
assurer l’extension de ses prérogatives non seulement dans ces deux cités, qui étaient
des cibles pour les barons locaux précisément parce que la puissance ducale s’y était
récemment affirmée, mais également dans des zones plus reculées 352 . Il pousse alors son
expédition jusqu’« aux portes de l’Espagne », pacifiant la région en détruisant les
châteaux félons et en imposant la paix ducale :
Puis il emmena son armée jusqu’à Cizare, qui est maintenant appelée
Porte d’Espagne, assiégea le château de Saint-Pierre 353 qu’il prit le
même jour (…) et le rasa jusqu’au sol 354 .
Son itinéraire semble avoir emprunté les bourgs de Sordes (Sorges) et Ispoure
(Lespurun) où il fait supprimer les mauvaises coutumes levées sur les pèlerins (carte
4.16). Frédéric Boutoulle propose ainsi de voir dans l’axe Sordes – Cize, la limite
occidentale de l’influence Aragonaise, qui n’hésite pas à intervenir dans les conflits de
la région 355 . Ainsi, en 1178, alors que Richard vient à nouveau renforcer son autorité au
sud de Bordeaux, il reçoit une requête d’Alphonse II d’Aragon pour la libération de son
amicus Centulle III de Bigorre, alors prisonnier des bourgeois de Dax 356 . À la suite de
351 PETERBOROUGH, I, 181-182 : Comes autem Pictaviae statim post Natale obsedit Akensem
civitatem quas Petrus vicecomes Akenais et comes Bigorniae contra eum munierunt, et infra decem dies
cepit. Et inde promovens exercitum suum obsedit Baionam civitatem quam Ernaldus Betramnus
vicecomes Baionae contra eum munierat.
352 BENJAMIN, R., « A Forty Years War: Toulouse and the Plantagenets, 1156-96 », Historical
Research, 61 (1988), p. 270-285, BOUTOULLE, F., « La Gascogne sous les premiers Plantagenêts
(1152-1204) », dans Plantagenêts et Capétiens: Confrontations et Héritage, 2006, p. 285-318; Ibid..
353 Château de Sant-Per à Saint-Jean-Pied-de-port.
354 PETERBOROUGH, I, p. 132: Et inde promovens exercitum suum usque Cizare, quae nunc Portae
Hispaniae vocantur, obsedit castellum sancti Petri, et eadem die cepit (…) et penitus destruxit.
355 Ibid., cite HUGUES DE POITIERS dans R.H.F., XII, p. 341.
356 PETERBOROUGH, I, p.212-213 : Eodem anno, Ricardus dux Normanniae et Aquitaniae […] cum
magno exercitu in Pictaviam profectus ad Assiensem civitatem venit et invento ibi comite Bigorniae
incarcerato, quam cives eiusdem civitatis incarceraverant, magno fluctuavit gaudio. Sed Amfumsus rex
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