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notre perspective est moins celle d’une sociologie des pratiques culturelles, que d’une<br />

anthropologie des relations politiques. Nous insisterons donc surtout sur les frontières<br />

comme phénomène participant à la construction d’un espace politique en tant que lieux<br />

de négociation mais surtout de domination et de contrôle territorial. La chronologie des<br />

constructions frontalières à l’échelle de la Normandie et de l’Anjou – deux espaces<br />

fortement dominés par les Plantagenêt – met en évidence deux temps forts : un premier<br />

temps d’expansion, Henri II poussant au maximum ses revendications sur ses voisins, et<br />

un second temps de repli, orienté vers la défense de la vallée de la Seine avec la<br />

construction du complexe défensif de Château Gaillard sous le règne de Richard.<br />

1.1.1- La marche normano-angevine (1151-1170) comme laboratoire des modes de<br />

délimitation féodale<br />

L’instabilité territoriale des marches, lieux d’expression des conflits féodaux<br />

La construction d’une marche fortifiée entre le duché et le royaume capétien<br />

était déjà une préoccupation d’Henri I er qui avait entrepris d’installer une série de<br />

châteaux et de bourgs castraux le long des frontières de l’Avre et de l’Epte (carte 4.2) 14 .<br />

Depuis 1151 cependant, les châteaux du Vexin normand avaient été cédés à Louis VII<br />

par Geffroy le Bel en échange de la reconnaissance d’Henri comme duc de<br />

Normandie 15 . La récupération de ces châteaux et le rétablissement de la frontière, telle<br />

qu’elle était sous Henri I er , vont néanmoins constituer un objectif permanent au cours<br />

des années qui suivent l’accession d’Henri II.<br />

Alors que Louis VII fit venir son armée de Neufmarché à Chaumont en<br />

Vexin, Henri duc des normands, rassemblant un maximum de<br />

chevaliers et de piétons, délimita ses châteaux sur le fleuve Andelle, et<br />

de là, il s’attaqua à tous ceux qui résidaient dans cette partie du Vexin<br />

entre l’Andelle et l’Epte, qui faisait jusqu’alors partie du duché de<br />

Normandie 16 .<br />

14 BAUDUIN, P., « Bourgs castraux et frontière en Normandie aux XIe-XIIe siècles : l’exemple du<br />

département de l’Eure », dans Château et territoires. Limites et mouvances. Première rencontre<br />

d’archéologie et d’histoire en Périgord, 1995, p. 27-42 et aussi LEMOINE-DESCOURTIEUX, A., « La<br />

frontière normande de l'Avre de la fin du Xe siècle au début du XIIIe siècle: la défense et les structures du<br />

peuplement », Thèse de Doctorat, sous la dir. de François Neveux, 2003 (non consultée).<br />

15 TORIGNI, I, p. 255, 267.<br />

16 TORIGNI, I, p. 267 : Tradita, ut pradictum munitione Novi mercati Ludovico regi Francorum, idem<br />

rex exercitum suum usque Calvum Montem revocavit. At Henricus, dux Normannorum, collecta non<br />

minima manu electorum et peditum, castra metatus est juxta fluvium Andellae ; ubi residens aliquandiu<br />

afflixit illam partem Wilcasini, quae est inter Andelam et Ittam flumina, quae ad ducatum Normanniae<br />

pertinet.<br />

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