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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Index of - Free

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faisait du roi une « anomalie » juridique pour reprendre l’expression de George<br />

Garnett 63 .<br />

Grâce aux escheats, qui permettaient à des agents royaux prendre à ferme les<br />

revenus de l’honneur et d’en rendre compte à l’Échiquier, nous pouvons saisir quelques<br />

cas d’entreprises de travaux communs par des seigneurs laïcs. Ainsi, à Chester et à<br />

Lincoln, les deux principales cités des comtes de Chester, des dépenses pour des travaux<br />

sont enregistrées dans les pipe rolls au moment où l’honneur est à la garde du roi<br />

pendant la minorité d’Hugh II Kevelioc 64 . Entre 1153 et 1162, l’honneur de Chester est<br />

alors administré par des agents du roi qui ont à charge de lever les revenus seigneuriaux<br />

mais aussi d’en assurer les dépenses coutumières 65. C’est donc au nom du comte que les<br />

<strong>of</strong>ficiers royaux dépensent plus de £200 in operatione civitatis 66 . L’expression est trop<br />

vague pour pouvoir identifier concrètement de quelles « œuvres » il s’agissait, mais les<br />

archéologues ont montré que des extensions des murs Sud et Ouest ont eu lieu à cette<br />

période 67 . Or, cette partie de la cité était précisément celle où se trouvait le donjon à<br />

motte ; la construction des remparts venant ainsi servir de renfort au château (voir plan<br />

5.2). Cette mention recouvrait-elle les dépenses que le comte de Chester devait assumer<br />

en vertu du common burden ? Le Cheshire était en effet un comté dans lequel les<br />

obligations de construction de ponts étaient toujours en vigueur au XII e siècle. Tout le<br />

comté était ainsi responsable de l’entretien du pont de Chester.<br />

En 1162, près de £160 sont également prélevés sur les revenus des comtes de<br />

Chester in operatione civitatis de Lincoln 68 . Les textes ne permettent pas d’identifier<br />

l’objet de ces travaux et l’importance des remaniements peu après (reconstruction du<br />

palais épiscopal à la fin des années 1160, de la cathédrale à partir de 1192, puis du<br />

château comtal vers 1200) 69 brouille les interprétations des données archéologiques. Ces<br />

63 GARNETT, G., Conquered England, 2007<br />

64 TOUT, T. F. et KEEFE, T. K., « Hugh II <strong>of</strong> Chester », DNB (2004).<br />

65 DOWNER, L. J. (éd.), Leges Henrici primi, 1972, p. 197, 61, 13b: « Personne ne doit conduire un plaid<br />

impliquant les fiefs d'un seigneur en son absence, ni ne doit bouleverser ses droits par ce qu'il dit à la cour<br />

ou par leur destruction » (Nemo enim potest de feodo domini sui placitare sine eo nec cogi debet rectum<br />

eius forspeken vel forspillen).<br />

66 P.R. 7 H.II, p. 35; TOUT, T. F. et KEEFE, T. K., « Hugh II <strong>of</strong> Chester », DNB (2004).<br />

67 TURNER, H. L., Town Defences in England and Wales. An Architectural and Documentary Study, AD<br />

900-1500, 1970, p. 203; WEBSTER, G., « A Saxon treasure hoard found at Chester, 1950 », Antiquaries<br />

Journal, 33, p. 22-32; ALLDRIDGE, N. J., « Aspects <strong>of</strong> the topography <strong>of</strong> early medieval Chester »,<br />

Journal <strong>of</strong> the Chester Archaeological society, 64 (1981), p. 5-31, p. 29 : Ainsi, toutes les sources<br />

concernant les murs ouest se concentrent autour de la période 1150 et 1188, quelques décennies après<br />

l’achèvement des murs sud.<br />

68 P.R. 8 H.II., p. 20-21.<br />

69 P.R. 14 H.II, p. 78, P.R. 28 H.II., p. 60, P.R. 29 H.II., p.33., P.R. 7 Richard, p. 152 ; P.R. 2 Richard,<br />

p. 76 ; P.R. 2 Jean, p. 64.<br />

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